Titré « La faim un business comme un autre », le dernier rapport publié par le CCFD-Terre Solidaire, Oxfam France et Action contre la Faim étudie la façon dont la Nouvelle Alliance pour la Sécurité Alimentaire et la Nutrition (NASAN) du G8 menace la sécurité alimentaire en Afrique… Voici pourquoi.


Si l’objectif affiché de la NASAN est d’améliorer la sécurité alimentaire et la nutrition en aidant quelques 50 millions de personnes en Afrique subsaharienne à sortir de la pauvreté d’ici 2022, la mise en œuvre de ce projet, dans lequel la France est un opérateur important, met en évidence que le résultat prévisible est à l’inverse de cet objectif.

En effet les dix pays retenus ne sont pas ceux qui souffrent le plus de la malnutrition, mais ceux qui ont un potentiel de croissance plus important, et sont donc intéressants pour les entreprises privées : entreprises de semences et de fertilisants, de trading de matières premières, de cultures de rente, qui disposeront de facilités d’investissements : politiques fiscales, accès à la terre, au détriment des agricultures familiales et paysannes.

In fine, les entreprises leaders sur leur marché trouveront un relais de croissance en Afrique, et les pays (riches) du G8 pourront disposer de nourriture pour leurs animaux, de carburants, ceci en déforestant et en accaparant les terres des petits agriculteurs africains qui ne pourront plus produire leur propre nourriture.

Est-ce cette mondialisation de l’indifférence qui laisse mourir de faim les plus faibles et les plus pauvres que nous acceptons ? Alors lisez les recommandations pages 55 à 60 et prenez la parole…

Ludovic Salvo

Lire aussi dans la Lettre n° 34 de décembre 2013 « Campagne Investissements Hors-jeu : pour des placements contribuant réellement au développement »