Une cinquantaine de personnes se sont réunies le 8 février dans l’auditorium de la Maison diocésaine de Valence à l’invitation de trois équipes du secteur Vallée du Rhône, pour écouter et échanger avec Odile Maréchal, religieuse ignacienne de la Congrégation des Petites sœurs de l’Ouvrier.


Issue du monde indépendant, Odile Maréchal a enseigné deux ans comme professeur de mathématiques. Elle a ensuite choisi de suivre Jésus-Christ en partageant la condition ouvrière : comme caissière en grande surface à Paris, puis au chômage. Envoyée alors dans le Pas-de-Calais, elle y crée avec d’autres, une association de demandeurs d’emploi et différentes structures d’insertion par le travail. Elle vit aujourd’hui en petite communauté de trois sœurs et nous fait part de sa propre expérience : le « vivre ensemble harmonieux » n’est pas inné, que ce soit en société ou en Église, y compris dans la vie religieuse…

Évoquant la devise de notre République, liberté, égalité, fraternité, Odile Maréchal a rappelé que vivre ensemble est avant tout synonyme d’harmonie, de cohésion. C’est une aspiration inscrite au cœur de l’homme mais aussi un combat permanent pour donner une place à autrui. Elle cite Mandela : « Mon idéal le plus cher a été celui d’une société libre et démocratique dans laquelle tous vivraient en harmonie avec des chances égales ».

Les mutations de notre monde contemporain constituent, pour Sœur Odile, une véritable révolution de société, à l’image de l’apparition de l’écriture ou de l’imprimerie. L’accès à l’information est désormais partagé en temps réel, sur le net, par tous les acteurs de notre société y compris les enfants. La nouvelle responsabilité de l’enseignant est ainsi d’apprendre aux élèves à discerner parmi l’ensemble des informations à prendre en compte. Il faut également apprendre à développer un esprit critique, réfléchir, interpeller, dire sans crainte ce qui doit être dit. Comme nous y invite le pape François, « Devenons des instruments de réconciliation, apprenons à accueillir la différence ». Et d’insister encore une fois sur la difficulté d’un vivre ensemble qui n’est pas spécifiquement lié aux mutations de notre époque : « il faut un cœur pauvre plein d’humilité pour donner place à l’autre. Le vivre ensemble demande une conversion personnelle. Aimer n’est jamais acquis, cela demande un apprentissage de tous les jours ».

Olivier Dallery