Les syndicats et les élus locaux californiens ont annoncé avoir conclu un accord pour revaloriser le salaire minimum. Actuellement de 10$/ heure (proche du niveau français), celui-ci augmentera de 50 centimes chaque année pour arriver à 15$ en 2022. La ville de San Francisco va plus loin en fixant le salaire minimum à 15$ dès juillet 2018.


Depuis 2007, de nombreux États ont augmenté le salaire minimum. De plus, pour une question d’image, de grosses entreprises comme Wal-Mart versent des rémunérations supérieures au niveau fédéral et cela malgré l’absence de représentation syndicale. Mac Donald semble vouloir suivre le même chemin cette année.

Au niveau fédéral, le salaire minimum n’est que de 7,25$ et n’est pas obligatoire (5 États n’en ont aucun). Sa revalorisation est décidée par le Congrès. Les Républicains y sont traditionnellement opposés pensant que cette mesure décourage l’embauche et fait croître le chômage. Barack Obama quant à lui a fait de la réduction des inégalités un des grands thèmes de son second mandat. Une direction que semble vouloir également suivre Hillary Clinton si l’on s’en tient à son programme.

Les États-Unis, historiquement inégalitaires, comme beaucoup de pays neufs, semblent changer de paradigme en revalorisant le salaire minimum, même si celui-ci est touché par une infime frange de la population. La limite de cet exercice réside dans le fait que les plus pauvres sont souvent au chômage et de fait exclus de cette mesure. Une politique de redistribution comme il en existe en Europe impliquerait des hausses d’impôt et n’est donc pas d’actualité aux Etats-Unis.

Depuis peu, la revalorisation du salaire minimum est devenu un vrai sujet avec l’Allemagne qui a donné l’exemple en 2015, apparemment avec succès car rien ne permet d’affirmer que cette décision ait bloqué les embauches ou accru le chômage).

Au Royaume-Uni, David Cameron vient d’augmenter à son tour le salaire minimum de 7,5 % à 7,2 £ (soit 9,2 € proche du niveau français hors charges sociales). Un moyen parmi d’autres de stimuler la demande avec l’espoir de pousser un peu plus une croissance économique parfois atone.

Antoine de Montety