Face aux défis du monde d’aujourd’hui, le CCFD-Terre Solidaire a organisé en clôture d’une année de manifestations à l’occasion de ses 50 ans, un colloque international au musée du Quai Branly. L’objectif était d’apporter une vision nouvelle sur le développement sous le regard croisé de responsables politiques européens, d’institutionnels du développement, de chercheurs internationaux, d’universitaires, de partenaires du Sud.


Ce colloque était structuré autour de trois tables rondes. Difficile de résumer la richesse de tant de paroles, témoignages, cris, analyses, avec des intervenants pointus, aussi je soulignerai quelques points forts.

Vers une économie au profit des hommes. La régulation était au cœur des échanges. Pour Emmanuel Faber, Directeur général délégué de Danone, la crise actuelle, qui intervient dans un contexte de transition démographique et de finitude des richesses planétaires, appelle à revoir notre mode d’alimentation. Jean-Louis Laville, professeur au CNAM, imagine des réponses à la crise de la démocratie en mettant en valeur la place de la société civile.

La gouvernance, vers un rôle nouveau des acteurs, des territoires et des états nations. Aung San Suu Kyi apportait un émouvant témoignage par vidéo interposée et Kamel Jendoubi, président de l’instance organisatrice des élections en Tunisie, expliquait la mise en œuvre de la démocratie dans son pays, « on l’a rêvée mais on ne l’a pas pensée », insistant sur les nouveaux rapports des citoyens avec l’État. L’ex-ministre de l’environnement du Pérou évoqua les limites de l’extraction des minerais, principalement incarnées par la résistance des paysans, cherchant un nouveau modèle face aux problèmes sociaux et environnementaux. L’économiste Gaël Giraud se demandait si l’Europe devait poursuivre le libre-échange dans une union d’États et, très pessimiste sur les solutions apportées à la crise de la dette, proposait un grand plan pour le développement des énergies vertes. La question de la démocratie était au cœur des échanges et particulièrement le rôle du citoyen, acteur de la société civile.

Contribuer à l’épanouissement de l’humanité, de la personne. En écho des questions : Quel est le sens de l’être humain ? Comment être fidèle à nos principes éthiques ? L’économiste d’origine uruguayenne Elena Lasida nous invitait à réfléchir au fondement anthropologique de notre action : l’homme capable de se construire avec les autres, capable d’espérer et de croire. Renouons avec la valeur de l’espérance, faisant notre possible, repensons la solidarité, vivons avec humilité dans une sobriété heureuse.
Guy Aurenche, président du CCFD concluait ce colloque ainsi : « A l’issue de ces 2 jours, je vous dois une confidence, j’ai entendu le blé lever à travers les très nombreuses propositions faites par chaque intervenant. …Pour nous, qui est cet Homme que nous voulons accompagner dans son développement ? Plus que jamais le CCFD–Terre Solidaire s’engage à promouvoir la pleine responsabilité de la personne, en ouvrant le débat sur les convictions, les croyances et les opinions diverses. Il faut aider les responsables à redécouvrir que le premier investissement pour toute activité, c’est la confiance en l’être humain… Nous entendons le blé lever. Ne le laissons pas se dessécher ! »

Alain Brunelle

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