Le Nigéria est aujourd’hui décrit comme le futur grand acteur de l’Afrique. Sa population nombreuse (170 millions d’habitants répartis en ethnies hétérogènes) et ses richesses naturelles (pétrole, gaz, charbon, or, bauxite) en font l’un des leaders du continent africain et sa première économie à la croissance dynamique.


Sa population est à très légère majorité musulmane mais les chrétiens y sont très nombreux notamment dans le sud. Le président actuel Goodluck Jonathan est d’ailleurs de confession chrétienne. Le conflit autour du Biafra dans les années 70, au-delà des questions pétrolières, étaient déjà, à cette époque lié à la place des chrétiens dans la société nigériane.

Le Nigéria reflète bien la fracture religieuse que connaît l’Afrique subsaharienne. L’actualité a mis la secte Boko Haram sous les projecteurs, avec des massacres et des enlèvements, malgré les coups de boutoirs de l’armée nigériane. Boko Haram défend le projet de création d’un califat dans le nord-est du pays, sur le modèle du califat de Sokoto au début du 19ème siècle.

La religion est bien présente dans la vie quotidienne des Nigérians. Contrairement à la perception européenne de réserver le religieux au domaine privé, il n’est pas rare de voir la « Sainte Bible » sur les bureaux nigérians. Boko Haram a bien compris ce symbole et a encore récemment pris en otage la question religieuse en passant la frontière poreuse avec le nord du Cameroun pour enlever deux prêtres italiens et une religieuse canadienne. Cela dans la suite logique de la séquestration du Père Vandenbeusch.

Antoine de Montety