hirrien.jpg Hubert Hirrien est aumônier national du MCC depuis 4 ans. Il rejoindra l’université de Namur pour y être chapelain et aumônier l’année prochaine|









Pour Hubert Hirrien, les diacres sont une figure particulière de la spiritualité du MCC : ils incarnent une attitude de service qui invite à sortir de soi pour aller aux périphéries. À leur suite, faisons preuve d’audace missionnaire, particulièrement dans nos lieux de travail, pour partager les bienfaits que nous vivons en équipe avec le discernement qui s’impose.

Ces trois dernières années, plusieurs diacres ont reçu de leur évêque la mission d’aumônier de secteur ou de région au MCC. Ainsi dans les Hauts-de-Seine, dans le Rhône ou encore en Yvelines-Val d’Oise. Bien sûr, une des richesses du Mouvement réside dans la diversité des états de vie des environ 300 personnes qui accompagnent les 400 équipes. Les prêtres diocésains y sont toujours majoritaires. Ensuite vient le groupe des laïcs, puis celui des religieux/ses et enfin les diacres. Quelques séminaristes sont également appelés à ce service.
Même (très) minoritaires dans le groupe des accompagnateurs, ces diacres me semblent une figure de la spiritualité du MCC. C’est une attitude de service (diaconie). Donc de sortie de soi pour la relation, en particulier avec celles et ceux qui sont loin. Car en tant que mouvement de laïcs, tous, équipiers et accompagnateurs, du cœur de l’Église, nous sommes appelés à vivre aux périphéries. Comment qualifier et articuler ces deux pôles ?

[*Les périphéries*]

Le pape François oriente constamment le regard des baptisés vers ceux qui sont éloignés des rassemblements ordinaires des paroisses et autres groupes chrétiens. Son exhortation apostolique Evangelii gaudium fait réfléchir tous ceux, dans la diversité des âges et des conditions sociales, qui ne connaissent pas le Christ ou qui, ayant été baptisés, sont sortis des lieux d’Église. Le pape encourage les fidèles à rejoindre ces foules, avec inventivité et patience. Son concept de « disciple-missionnaire » a alors fait sens pour beaucoup.

Le lieu ordinaire des membres du MCC est bien l’activité professionnelle. D’autres articles de ce n° dédié à notre spiritualité citent à ce propos la Charte de notre Mouvement, expression condensée de ce que suscite l’esprit évangélique dans la complexité des situations personnelles et collectives. Les nombreux témoignages donnent chair à l’unification intérieure que permet la participation durable à une équipe. En parlant en « je », le partage en équipe ou dans les autres événements MCC fait également place aux collègues de travail, aux situations dynamisantes ou éprouvantes dans lesquelles chacun(e) exerce ses responsabilités.

Une étape supplémentaire conduit à agir pour le bien des personnes, honorant les individus tout autant que les organisations. Ainsi, lors de la session des aumôniers 2017, un ingénieur informaticien racontait combien le MCC a été le milieu soutien et réflexif principal de son engagement en tant que délégué du personnel. Beaucoup de membres du Mouvement vivent cette attention aux personnes dans l’entreprise, en particulier aux plus fragiles en raison de leur statut (intérimaires, stagiaires…).

Une autre audace enfin est plus explicitement missionnaire. Elle cherche à partager les trésors du MCC : sa pédagogie, sa vie d’équipe, ses moments de formation… et à travers cela, une qualité de relations qui tissent de vraies amitiés. Très souvent heureux dans nos équipes, nous avons à nous aider à inviter les personnes de nos lieux professionnels à goûter le réconfort de « moments MCC ». Les after-works ou « pots JP » cohabitent avec des espaces plus réflexifs. Pour beaucoup de nos contemporains, la vie professionnelle alterne les réussites et les difficultés, les enthousiasmes et les pressions. Au risque parfois du non-sens. Tant de gens attendent les bienfaits de ce que permet le MCC. Aumôniers et équipiers, nous sommes conjointement au défi de cet engagement missionnaire.

[*Le cœur de l’Église*]

En retour, les membres du Mouvement enrichissent l’Église de ce qui est vécu dans les réalités professionnelles. Cependant, c’est une attention constante de partager cette connaissance du monde du travail, de « ses joies et de ses peines » dans les paroisses, auprès des curés et des équipes pastorales, ou plus largement des fidèles. Un tel dialogue n’est pas si aisé, chacun étant souvent absorbé par ses priorités. Là où il est vécu, un bienfait réciproque apparaît. La préparation et l’élan du Congrès de novembre 2016 ont pu être l’occasion de tels échanges dans une paroisse, dans un diocèse ou à travers des interventions sur des radios. C’est dans cet esprit de dialogue que des JP du MCC préparent en ce moment une contribution au synode d’octobre 2018 « Les jeunes, la foi et le discernement des vocations ».

C’est réconforté par sa participation à des communautés d’Église que chacun trouve sa manière d’être « disciple-missionnaire » dans sa vie professionnelles. L’eucharistie devient alors de plus en plus l’événement gracieux d’une existence qui s’unifie au cœur même de ses responsabilités.

[/Hubert Hirrien/]

[(Rencontre et ressourcement, une proposition du MCC pour l’été
En clôture du Congrès, Patricia et Tristan Lormeau, responsables nationaux, ont souhaité que l’année 2017 soit l’occasion pour les membres du Mouvement d’approfondir leur spiritualité. Un des points d’appui majeur en est le Chemin d’Emmaüs qui avance en trois temps : voir en conversant, discerner avec le Christ, agir d’un cœur transformé.

Ceci va donner son rythme à la « Rencontre et ressourcement » qui prend cette année la place de l’Université d’été au Centre spirituel de La Baume près d’Aix-en-Provence, du mercredi 23 août à 18h au dimanche 27 août à 14h.

La visée est d’honorer les quatre dimensions de la vie personnelle, de la vie professionnelle, de son expérience du Mouvement et enfin de nos autres activités et passions.

Chaque journée débutera par un exposé de fondements qui aide à la relecture personnelle de son année, avec aussi des moments en équipes et en grand groupe qui permettront d’enrichir la réflexion. La prière et les célébrations auront aussi leur place.
« Vivre dans la lumière du chemin d’Emmaüs », c’est à La Baume-lès-Aix du 23 au 27 août : ne tardez pas à vous inscrire !

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