Entrer en Carême, c’est ouvrir sa porte

et réapprendre à bouger, à se déplacer, à vivre.

C’est refuser de rester figé dans ses positions,

ses dogmes ou ses certitudes absolues.

Entrer en Carême, c’est aussi changer de cap.

Mettre le cap sur Dieu en se laissant déranger

par les coutumes des autres, leurs idées,

leurs habitudes, leurs langues.

Se laisser surprendre par la musique de l’autre,

qui dit un autre rythme, un autre temps,

une autre chanson.

Entrer en Carême, c’est aussi se mettre à l’écoute

de la Parole, celle qui, au milieu des bavardages,

nous touche au cœur et nous arrache

non une larme, un billet de banque ou un chèque,

mais un geste de pardon, d’amour ou de paix.

Entrer en Carême, c’est se mettre à l’écoute

de la réussite de Dieu, celle qui accepte la blessure,

celle qui ne profite pas de l’échec du faible,

celle qui n’exploite pas la naïveté

ou la sueur du faible.

Entrer en Carême, c’est se mettre à l’écoute

de l’amour de Dieu.

Pas un amour maquignon qui ne tient compte

que du tour de taille, de la beauté des yeux

ou du regard.

Un amour qui vous apprend à lire autrement,

à parler, à partager, à se rencontrer autrement.

Robert Riber