Face à l’évolution actuelle, quel rôle et quelle part de responsabilité reviennent respectivement à l’entreprise et à la société dans l’inclusion ou l’exclusion des individus~? Pour répondre à ces questions, l’équipe MCC des Hauts-de-Seine a convié François Soulage, président du Secours Catholique et Geoffroy Roux de Bezieux, président-fondateur du groupe Omea, vice-président du MEDEF, à l’occasion d’un débat animé par Guillaume Goubert, rédacteur en chef à La Croix, le 29 janvier dernier.


À l’exclusion, des réponses existent d’ores et déjà : la discrimination positive et l’économie sociale et solidaire (ESS). Est-ce suffisant, pertinent ? « L’entreprise est un rouage d’une société politique et obéit donc aux règles de cette société (fiscalité, cotisations sociales)~», nous dit F. Soulage. Mais comment se répartit la richesse produite par l’entreprise ? La contribution de chacun est-elle reconnue et rémunérée en conséquence (écarts astronomiques des salaires) ? «~Toute entreprise est par nature solidaire du fait que 46,7 % de son revenu revient à l’État par le biais des cotisations et charges. Jusqu’où faire reposer sur l’entreprise la charge du système, sa contribution à la société ? » a répondu G. de Bezieux.

Aujourd’hui en France, 6 millions de gens vivent avec 480 €/mois et 8 millions sont au-dessous du seuil de pauvreté. La société doit être inclusive. Or une grandissante frange de population, faute de formation, est exclue du monde du travail. L’ESS, grâce à des seuils de rentabilité moins élevés, propose un autre modèle économique. Les emplois aidés sont une solution. En Italie il existe 150 000 entreprises de réinsertion, il n’y en a que 32 000 en France. Pourquoi les règles de cumul d’un contrat de travail et d’un mandat social sont-elles si strictes ici ? Le système français se caractérise par sa rigidité : défense des acquis et survalorisation des diplômes ne sont pas en phase avec l’évolution contemporaine quant à l’emploi notamment. Par ailleurs l’investissement de l’État (prestations sociales~:~assistance versus formation) est souvent inefficace.

Nous sommes repartis avec de multiples interrogations : comment donner du travail à tout le monde lorsqu’il n’y a plus de croissance économique ? Comment parvenir à un équilibre entre le sens donné à ce que l’on fait et l’apport financier représenté ? Au service de la collectivité, l’économie n’a-t-elle pas besoin de gratuité ?

Christian Creti, responsable région Hauts-de-Seine

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