2013 s’ouvre sur un malentendu déplorable, lié au projet de loi sur le mariage pour tous. Comment ne pas être affligé par le spectacle d’immaturité et de confusion qu’il provoque ?

Notre Gouvernement en est le premier fautif. Il présente un projet immature qui, pour un objectif légitime de protection des unions entre personnes homosexuelles, crée la confusion sur la filiation et ne prend guère de précautions sur le respect de l’enfant. Il confond le jeu politique et la responsabilité sociétale sur une question quantitativement minime mais primordiale au fond, qu’il refuse de porter dans un débat public pourtant nécessaire.

Les opposants systématiques au projet ne font guère mieux. Certes ils ont des raisons d’être ulcérés. Mais leurs arguments sont souvent réducteurs. Ils dramatisent excessivement l’enjeu et feignent d’ignorer la complexité des questions sous-jacentes. On assiste à des amalgames médiocres entre des positions éthiques, religieuses, politiques. Tout cela ne fait-il pas le jeu d’une « cathophobie » qu’on croyait oubliée ?

Pourtant un important travail de réflexion s’est poursuivi depuis l’annonce du projet, porté notamment par des autorités religieuses, mais pas seulement. Le MCC en est partie prenante. Responsables engagés dans le travail et dans la cité, il nous revient d’approfondir et de discerner avec l’aide de l’Esprit la portée véritable des changements proposés, avant de prendre une position personnelle. De nombreuses équipes se sont investies spontanément dans ce travail. Les autres sont invitées à les rejoindre.

Le vœu qui me vient à l’esprit en ce début d’année est que le MCC offre à chacun de ses membres l’occasion d’un vrai discernement sur les questions de société que l’actualité nous impose. C’est cela aussi être témoin de l’Évangile. D’autant qu’un autre projet nous attend, concernant l’accompagnement des personnes en fin de vie, sans doute bien plus lourd de conséquences pour l’avenir.

Christian Sauret