La RSE a mobilisé beaucoup d’équipes MCC. Comment pouvons-nous agir pour que les droits humains et l’environnement soient respectés par les multinationales ? C’est ce que Mathilde Dupré, chargée de plaidoyer pour la RSE au sein du CCFD-Terre Solidaire, a expliqué aux 150 personnes présentes à la soirée débat organisée par le CCFD, avec la participation de l’ACO et du MCC, à Besançon le 14 avril 2015.


Aujourd’hui, dans le monde, 70 000 entreprises internationales emploient 69 Millions de personnes et elles ont plus de poids économique que les États. Paradoxalement, elles n’ont pas d’existence juridique : seules leurs filiales prises individuellement existent.

Les activités de certaines multinationales provoquent des catastrophes majeures à répétition, comme le naufrage de l’Erika, l’effondrement du Rana Plaza où 1138 personnes ont trouvé la mort, l’exploitation par Perenco de puits pétrolifères non rentables abandonnés par les groupes pétroliers en République démocratique du Congo, … Certaines entreprises minières embauchent des groupes armés pour « faciliter leurs activités illégales ».

Bien que plus de la moitié des principales sociétés cotées en bourse en France, en Allemagne et au Royaume-Uni aient été mises en cause dans des controverses sur les droits humains, il n’y a pas d’action possible en justice pour établir la responsabilité des donneurs d’ordre et les enquêtes sont souvent classées sans suite.

Aussi la loi relative au devoir de vigilance des multinationales adoptée par l’Assemblée nationale le 31 mars 2015 est une avancée significative pour la protection des droits humains. Cette loi n’aurait pas vu le jour sans la pression des organisations de la société civile et des militants extrêmement actifs mobilisés sur cet enjeu crucial. Elle n’aurait pas été possible non plus sans les dénonciations courageuses faites par les victimes sur place, ni sans les témoignages de cadres et dirigeants des multinationales incriminées.

C’est donc bien ensemble, ici et là-bas, que nous devons travailler pour plus de justice pour tous, comme nous y exhorte la Pensée sociale de l’Église.

Marie-Annick Roncet

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