Pour changer, un livre tout aussi sérieux que ceux que nous recensons d’habitude, mais qui se présente sous la forme d’un conte philosophique, satire de notre époque et de la démesure de la City et de ses « golden boys » (and girls !).


Preising fait figure d’OVNI égaré dans un monde de luxe, de fric et de débauche. Alors qu’il se trouve dans une oasis tunisienne pour le mariage d’un trader de Londres, survient la faillite de la Grande- Bretagne qui entraîne le blocage des cartes bancaires, de tous les paiements et des liaisons avec le monde extérieur… Preising n’y comprend rien et assiste effaré à la panique, la perte de repères et de retenue de ces personnes habituées à ne rien compter (si tant est qu’ils n’aient jamais eu une éducation stricte et altruiste…).

Folie aboutissant au meurtre du maître-nageur, au sacrifice d’un dromadaire qu’ils veulent manger farci d’une chienne et de ses chiots. On passera sous silence le feu d’artifice final, pour préserver le suspens…

Tout cela est-il si loin de nos mœurs et de la démesure où nous pourrions nous laisser entraîner ?

Bernard Chatelain

Le printemps des barbares

Jonas Lüscher, Éditions Autrement 2015, 200 pages – 17,50 €