1929 la grande dépression : fin des années folles, éclatement de la bulle boursière, crise agricole puis industrielle, protectionnisme . . . en 1933, le PIB américain n’est plus que de 69% de celui de 1928 ! Et la crise fut un élément primordial pour la montée des idéologies fascisantes. . . Comment en est-on sorti ? New Deal de Roosevelt et surtout entrée dans une économie de guerre.


1974 : fin des 30 glorieuses, entrée du monde en récession. L’expérience de 1929 poussa à encourager l’inflation, mais la concertation internationale échoua, les contestations enflèrent et le chômage structurel apparu. Privatisations et dérégulations associées à la rupture technologique de l’information permirent la sortie de la crise vers 1980 et la prédominance de la société de consommation dans un libéralisme soft.

2008 : c’est la grande interrogation après l’effondrement de nombreuses banques. La mondialisation entraîne tous les pays dans la crise après la frénésie des marchés financiers, le triomphe du modèle capitaliste libéral, et l’émergence de la Chine. De quasi nationalisations bancaires et même industrielles (General Motors) ont fait espérer que la crise était surmontée. Mais les banques reprennent leurs méthodes et on cherche vainement le pilote de l’avion…

Philippe Chalmin, professeur à Dauphine et chroniqueur, montre que la crise a frappé chaque fois dans une période d’euphorie, mais aussi d’augmentation des inégalités et de primat du matériel. L’ultime étincelle est venue de la folie des marchés. Or en 2013, plus aucune idéologie n’envisage de changer le monde. Alors faut-il « se repentir car la fin du monde est proche » ? Keynes, la déflation, les plans de relance publique ? En fait le champ idéologique est vide et le discours sur la moralisation, une simple indignation. La réponse est essentiellement morale ; la sortie de crise ne pourra pas faire l’économie d’une remise en cause des rapports entre les hommes – en France ce serait abandonner nombre d’avantages acquis mais également redonner confiance à chaque individu – au sein d’une gouvernance mondiale. Elle devra aussi passer par la croissance du marché intérieur des pays émergents.

Bernard Chatelain

Crises 1929,1974, 2008, Histoire et espérances

Philippe Chalmin, 96 pages, François Bourin Éditeur 2013 – 12 €