Vous avez dit « miséricorde » ? En dehors de la sphère catholique qui lui consacre une année sainte voulue par le pape François, ce mot est peu utilisé dans nos conversations habituelles. Il est ainsi devenu un concept flou, pour ne pas dire vieillot. Ce week-end régional invitait à relever le défi d’un ré-examen pour interroger son sens et évaluer sa pertinence dans le concret de nos vies.


Des apports diversifiés : théologiques et bibliques avec le père Bruno Marchand sj, des témoignages de personnes engagées dans des associations qui accueillent de personnes en détresse, des temps d’échange en groupes restreints, le visionnage d’un film et la célébration eucharistique d’envoi ont permis de réaliser avec bonheur que la miséricorde était différente des représentations qu’on pouvait en avoir, bien au-delà de la seule compassion. Au fil de la bible, nous avons découvert un Dieu qui ne cesse de faire miséricorde à son peuple. À sa suite, il s’agit d’ouvrir les yeux devant la détresse d’autrui, d’accepter d’en être remués jusqu’aux entrailles et s’engager à y remédier. Loin de la seule sensibilité, cœur et raison sont ici sollicités pour transformer en force de vie ce qui était engagé dans une logique d’indifférence.

Devenir miséricordieux, comme le Père : défi impossible ?

Oui, si nous ne prenons pas conscience que, dès notre naissance, nous sommes sujets de la miséricorde de Dieu. Dans ce don premier réside la source qui permet, malgré nos limites, d’entrer dans la même dynamique puisque nous en avons d’abord été bénéficiaires et de de redonner à notre tour ce que nous avons reçu.

[/Paul Dima, membre de l’équipe régionale Midi-Pyrénées/]