Depuis que nous avons été élus comme Responsables nationaux, nous rencontrons beaucoup de membres du mouvement. Lors de ces rencontres, le sujet de la parole publique du MCC revient souvent; sujet ancien et récurrent à propos duquel l’actualité récente m’a inspiré ces réflexions.

C’était il y a deux semaines, à la fin d’un mois d’août marqué par l’afflux de réfugiés du Moyen-Orient aux frontières de l’Europe, et il faut bien le dire, le silence de la plupart des autorités politiques. Nous sortions de la crise grecque où l’Allemagne était apparue comme le pays le plus dur. Et voilà que la chancelière de ce pays prend la parole sur le sujet des réfugiés. Elle le fait clairement et avec courage. Elle est d’ailleurs contestée et insultée lors d’une visite qu’elle rend au camp de réfugiés d’Heidenau. Et puis cette parole fait son chemin, porte du fruit, et la position des autres gouvernements évolue.

La question des réfugiés est loin d’être résolue. Mais ce qui me frappe c’est que Mme Merkel a eu une attitude très « MCC » : elle s’est exprimée en conscience dans l’exercice de ses responsabilités. Ainsi, elle répondait à Victor Orban, Premier ministre hongrois, « l’Allemagne fait ce qui est moralement et juridiquement requis ».
Pour revenir à la parole du Mouvement, cette parole, c’est d’abord la nôtre, là où nous sommes.

Si nous trouvons le moyen de dire ce que nous pensons, dans le plein exercice de nos responsabilités, cette parole devient efficace, parfois au-delà de ce nous pouvons espérer, et « plus coupante qu’une épée à deux tranchants » (He 4,12).
En ce qui concerne la parole publique du Mouvement en tant que tel, elle obéit au même principe. C’est dans le cadre de sa vocation que le MCC peut être amené à prendre la parole publiquement. Pour que cette parole soit efficace, elle doit porter sur un sujet sur lequel le MCC a quelque chose à dire, avec une chance d’être entendu. Pour cela il faut élaborer un discours, de façon collective. Parole du mouvement et réflexion du mouvement sont inséparables.

Le chemin qui nous conduit vers le Congrès est une occasion importante de construire une réflexion collective sur « l’accélération continuelle des changements de l’humanité et de la planète (…) et l’intensification des rythmes de vie et de travail » (Laudato si’, 18). Ce sera alors le moment de prendre la parole.

Patricia et Tristan Lormeau