Nous reproduisons ci-dessous un extrait d’une prise de parole sur le travail et l’emploi co-signée par le MCC, le Mouvement chrétien des retraités, le Secours catholique, le Comité Chrétiens en solidarité avec les chômeurs et les précaires, l’ACI et les Semaines sociales de France, à l’initiative des SSF. Elle a été publiée dans les colonnes de La Croix en date du 18 juin.


« Parmi les Européens, les Français sont ceux qui attachent le plus d’importance au travail. Les personnes qui en sont privées expriment leur souffrance de ne pas en avoir et pourtant, pour beaucoup, le travail est un lieu de peine. (…) Le bonheur « avec », « dans » et « par » le travail passe nécessairement par la participation consciente et reconnue que chacun et chacune (hommes et femmes à égalité) peut apporter aux « activités » – au sens le plus large du terme – de son entreprise – comprise comme « collectif de travail ».
(…).

Or nous sommes dans une situation qui nous invite à une responsabilité aiguisée. Faute de négocier plus tôt sur la flexicurité, on a vu se développer des types de contrats ou des formes de travail qui installent la précarité au cœur de l’emploi : CDD, stages, temps partiel subi, statut d’auto entreprenariat « imposé ». En cas d’échec, les personnes ne sont pas forcément indemnisées. Le salariat partagé entre plusieurs employeurs au travers de groupements d’employeurs ou autres est une alternative à la précarité et mérite d’être beaucoup plus développé. Le télétravail permet une souplesse du temps de travail mais demande une grande vigilance. (…).
On constate que ces nouvelles formes de travail obligent chacun à avoir une mentalité « d’entrepreneur ». Beaucoup en viennent à se demander : « comment créer moi-même mon travail ? » « Que puis-je inventer et proposer pour être maître de mon destin ? »

C’est vue sous cet angle de la responsabilité que la flexicurité peut être une chance. Sous diverses formes et à différents niveaux, elle apparaît comme le moyen d’allier l’accompagnement, l’organisation ou l’anticipation des changements économiques indispensables voire souhaitables et le bien-être des actuels ou des futurs travailleurs ; elle peut concilier dignité et sécurité d‘un côté, mobilité et adaptation de l’autre. Pour cela, une condition est essentielle : la flexicurité doit être perçue et mise en œuvre comme le meilleur instrument pour conjuguer de façon équilibrée les responsabilités de chacun des acteurs : entreprises, travailleurs, partenaires sociaux, collectivité publique… au service du bien commun.(…) »

Signataires : MCR, Secours catholique, CCSC, MCC, SSF, ACI

Lire le texte complet