La participation d’Ed Freeman, le fondateur de la théorie des parties prenantes, à un colloque de l’ESSEC sur l’Innovation sociale le 31 mai dernier a souligné de nouveau l’urgence d’intégrer les parties prenantes dans la stratégie business de l’entreprise.


Alors que la crise lamine les bénéfices et que les budgets des Directions de Responsabilité sociale des entreprises (RSE) sont fortement réduits, chacune d’entre elles doit rechercher des solutions, là où les théories économiques classiques ont échoué. Seule une réelle intégration de toutes les parties prenantes dans le cœur de métier opérationnel permet de sortir d’une logique purement financière et d’inventer des innovations dont la dimension sociale est bénéfique à tous. Certains secteurs ayant traversé une grave crise de confiance, comme celui des banques, ont mis en œuvre avec succès des stratégies prenant en compte une meilleure inclusion de leurs clients fragiles : adaptation des offres, assouplissement des procédures, prévention du surendettement, micro-crédit, programmes d’éducation financière avec des associations, meilleur accueil, partenariats de médiation sociale…

Toutes ces actions ont porté leurs fruits : des établissements ont vu leurs résultats s’améliorer, soit en gain économique, soit en coûts évités, tandis que les clients les plus fragiles, mieux écoutés et conseillés, ont pu être orientés vers des aides financières et sociales et des solutions adaptées à leurs situations. Il est donc urgent que ces approches soient utilisées pour les décisions business de tous les managers de l’entreprise.

Christel Koehler,

consultante Économie solidaire