Quel est le sens du moment présent à l’approche de la mort ? Comment vivre un présent lorsqu’on n’a pas d’avenir ? Marie-Dominique Trébuchet, bénévole dans une unité de soins palliatifs et théologienne, nous a apporté son éclairage lors du week-end Jeunes pros des 12-13 mars en région parisienne.


L’image de la « fin de vie », notamment quand on parle de soins palliatifs, est souvent celle d’une attente de la mort, d’une survie qui se qualifie par tout ce que la personne a perdu (santé, parole, autonomie…). Mais la période de la fin de vie peut se vivre autrement.

Le « temps du mourir », ces quelques jours ou semaines qui précèdent la mort, est une alternance de concentrés de vie et de moments interminables. Le rôle des bénévoles accompagnant les patients et leur famille, est alors moins dans l’action que dans la présence, qui passe par la parole, par le toucher, ou la simple proximité. Il s’agit d’habiter l’instant aux côté des personnes, sans autre mission que d’être là. Le rapport au temps, qui s’allonge en même temps qu’il est bref, est alors bien différent.

Les concentrés de vie sont ces moments d’échanges, notamment avec les proches, qui permettent de retracer l’histoire de la personne, d’en refaire un récit. Par ce récit, la personne redevient le sujet de son existence, retrouve son unité (souvent fragmentée par la maladie, les soins, la multiplicité et la spécialisation des personnels de santé…) et aussi sa place dans l’histoire familiale. La relecture permet de transformer le temps qui passe en une histoire qui a du sens.

Enfin, la « case fin de vie », si grave de sens soit-elle, n’est pas dénuée de moments de joie ni d’humour… Bref, la vie reste la vie… jusqu’au bout.

[/Claire G. Equipe Par Issy-Hauts de Seine/]