C’est au Canada qu’Hubert a choisi de vivre un automne sabbatique, avant de prendre de nouvelles fonctions à l’université de Namur en ce début d’année. Accueilli dans une communauté de jésuites en formation, il revient sur ce temps en Amérique du Nord, entre étonnements et découvertes.

Vivre quatre mois à Toronto et en Amérique du Nord, c’est tout d’abord plonger dans l’univers anglophone. Car une langue façonne un monde et se le représente. La langue anglaise est plus concise et efficace que notre français. En retour, elle possède moins de nuances. Le Canada, pays officiellement bilingue et donc plus enclin à tout type de compromis, se vit au rythme de la liberté, depuis toujours pour son économie, plus récemment dans la sphère personnelle, familiale ou sociale. En cet anniversaire des 150 ans de la confédération, il n’est plus question d’assimiler les Indiens – Premières Nations – au modèle blanc anglo-saxon protestant dominant du XVIIIe au XXe siècle. Mosaïque de communautés dans un pays immense et riche, le Canada de 2017 donne droit à toutes les minorités. Au risque du communautarisme, dirait vite un œil européen et latin. Ici, la religion a organisé l’existence et fait le lien, jusque dans les années 70, tant pour le catholicisme que pour les Eglises protestantes. Désormais, les religions sont aussi perçues comme ce qui sépare, ou même pourrait menacer la paix/coexistence sociale.

J’aurai vécu ce temps dans une communauté jésuite de formation. C’est un bienfait de percevoir la nouvelle génération. Dans la vie quotidienne et par les deux cours que je prends au Regis College, la faculté jésuite.

J’ai aussi (re)lu avec gratitude des textes du pape François, en particulier Amoris laetitia, son exhortation apostolique suite au « parcours synodal sur la situation des familles dans le monde actuel », n° 2. Dans un merveilleux ouvrage, Christoph Theobald peut alors parler de la « pastoralité de la doctrine » (Synode… 26 théologiens répondent, Bayard, août 2015).

 Tout cela me prépare à ma mission de chapelain et aumônier de l’université de Namur.

 Hubert Hirrien