Pour sa 6ème édition le festival « Filmer le travail » a confirmé son originalité et l’intérêt porté de nouveau par le 7ème art sur un sujet d’importance qui touche au quotidien des Français tant du point de vue de sa qualité que de celui de son absence, le chômage. 19 films récents d’ici et d’ailleurs ont été projetés lors de cette compétition internationale, réunissant spécialistes et grand public pour des débats et analyses du 6 au 15 février à Poitiers.


« Depuis le début des années 2000, le sujet du travail est revenu sur les écrans » constate le sociologue Jean-Paul Gehin. Si l’état des lieux des disfonctionnements du travail a marqué les premières éditions, il s’agit aussi désormais de mettre en lumière les alternatives, les solutions, qui se font jour. En 2015 deux thématiques ont été retenues : le souci du bel ouvrage, du travail bien fait, et la poursuite de l’ouverture à d’autres savoir-faire, de continents laborieux, que ceux de l’Europe.

Le documentariste chinois Wang Bing a fait le voyage jusqu’à Poitiers pour présenter une rétrospective de son impressionnante œuvre. À 47 ans, le réalisateur de L’homme de l’ombre, Le fossé et L’argent du charbon a présenté en avant-première son nouveau documentaire À la folie dont la sortie est prévue en salles ce 11 mars 2015 : trois heures d’une immersion dans un hôpital psychiatrique du sud-ouest de la Chine.

« L’ouvrier chinois, le cadre occidental, le paysan indien ou africain, la femme de ménage philippine sont étroitement interdépendants » souligne l’édito du festival pour expliquer les ambitions de cette manifestation originale. D’autres échanges ont encore marqué l’édition 2015. De la reconnaissance du travail des femmes, du travail en prison, au bonheur dans le travail et à l’œuvre d’un « artisan-filmeur », Alain Cavalier (Cavalier express et Le Paradis) dont plusieurs films ont été projetés.

Robert Migliorini

Au palmarès 2015, le Grand prix a été attribué à My name is salt de Farida Pacha (Documentaire Suisse/Inde, 92’). Dans un désert de l’Inde chaque année des milliers de familles extraient le sel « le plus blanc du monde ». Le choc de la mondialisation.

Pour aller plus loin, le site du festival