Diacre ordonné en France, professeur en économie politique et éthique économique, l’Allemand Günter Schumacher a fait part de ses observations sur cette question à l’occasion de la journée de la région Alsace Franche-Comté Nord du 26 mars qui s’est déroulée à Strasbourg. Pour lui, il faut sortir du dilemme discrétion ou affichage identitaire.


Ce qui frappe un catholique allemand en France, c’est à quel point, il est généralement mal vu dans la société – au moins dans la génération des plus de 40 ans – d’afficher explicitement sa foi catholique dans son engagement politique. On est donc face à une opinion publique qui – sur la base d’une interprétation fausse et dominante de la loi de 1905 (cf. les travaux du sociologue Jean Bauberot) – réduit la foi à la sphère privée. Donc « discrétion, s.v.p. ! » : s’afficher comme catholique correspond à un « outing ». Face à un tel « tabou », certains catholiques vont au contraire, choisir de s’afficher : au prix d’un amalgame entre cet affichage et l’identité française. À cela s’est greffée la division politique traditionnelle française, ce qui a donné les « cathos de gauche » et les « cathos de droite ».

Or les résultats de la dernière enquête sur les catholiques français de 2016 montrent que cette division traditionnelle n’existe plus aujourd’hui sur le terrain. Malheureusement elle est pourtant encore fortement présente dans la tête des médias, des responsables politiques, et parfois religieux, qui ne paraissent, soit pas capables, soit pas intéressés, d’accepter la nouvelle diversité au sein de notre société, donc aussi au sein des catholiques français.

Aux membres du MCC de montrer que leur approche de la responsabilité, qui lie l’esprit catholique à l’action, permet une réconciliation de l’affichage serein avec l’action bienveillante.

[/E. Günter Schumacher, docteur en économie politique/]