Ce jeudi 16 mars 2017 à la Maison de l’Apostolat des Laïc, à Lille, nous étions une trentaine réunis pour écouter l’ancien président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), à l’occasion d’une soirée brassée qui avait pour thème « Visionnaire / Gestionnaire : rapport au temps et politique ». Voici quelques extraits de son intervention.


Force est de constater que dans nos sociétés actuelles, nous ne « prenons » plus le temps. À notre insu (portable), les « smart … », nous dispersent plus qu’ils nous sont utiles. Le temps épargné dans nos tâches quotidiennes est perdu sur les réseaux « sociaux » à une communication unilatérale. Notre égo toujours connecté, diffuse les mêmes informations superficielles, rarement vérifiées, faisant passer l’émotion avant la réflexion…

Les jeunes générations connectées, habituées au modèle horizontal sans hiérarchie d’internet, remettent en question les modèles pyramidaux. Ainsi le supérieur est vu plus comme un collaborateur qu’un décideur. La compression du temps développe les pauses-carrière ou année sabbatique et les réorientations professionnelles ne font plus exceptions. Il n’y a plus un temps mais des temps mettant en avant l’épanouissement personnel. Ces nouveaux modèles occasionnent un choc des générations mais peuvent être source d’une émulsion créative et enrichissante.

Ce constat dressé, Jean-Paul Delevoye a donné ses propres clés pour apprivoiser le temps qui accélère :

— Une tâche à la fois : rien ne sert de vouloir rivaliser avec la machine, consacrons un temps pour chaque chose. Notre pleine attention, même limité en durée, témoigne de notre respect et de l’importance attachée.

— Humanité : puisque les technologies nous permettent de « gagner » du temps, alors réemployons le dans l’humain ; donnons de la vie au temps. Cette valeur immatérielle, si précieuse pour les « actifs » et si abondante pour les retraités, mérite d’en être pleine, a fortiori pour les personnes délaissées de la société.

— Un pas de côté : prenons le temps de faire autre chose, une fois par semaine sortons des sentiers battus pour avoir une nouvelle approche, une vision différente, une expérience originale et découvrir l’autre.

[/T.L./]