Le lieu était bien choisi : d’un côté, l’humilité et l’intériorité des Carmes, de l’autre le château de Fontainebleau, indissociable de l’histoire d’un homme hors normes, Napoléon. Et au milieu, cinquante jeunes du MCC partageant leur questionnement sur le dépassement de soi.


La première chose qui me frappe toujours dans ces rassemblements, c’est la bienveillance des uns envers les autres. Tandis que les groupes se mélangent, que beaucoup ne se connaissent pas, j’ai le sentiment de retrouver chez tous le même souci d’écoute et d’attention, qui est à mes yeux la première richesse des soirées d’équipes – au-delà du fond de nos discussions. Certes, il s’agit du MCC et nous sommes là justement pour partager, mais le vivre reste une expérience profondément stimulante et régénératrice.

Puis vient le thème. Si nous parlons, entre autres, des motivations « bonnes » ou « mauvaises » qui nous conduisent à repousser nos limites, des obstacles au dépassement et du sujet complexe de la connaissance de soi, je remarque qu’autour de moi la question de la nécessité de se dépasser – pourtant formulée dans le thème même du week-end – ne semble pas se poser, comme si c’était une évidence : non, se dépasser n’est pas dépassé. Au contraire, je vois personnellement dans cette exigence un acte de foi : oser aller au-delà de soi-même, en confiance, oser croire, en Dieu, en l’autre, en nous-mêmes. C’est un défi de tous les jours, avec son lot d’échecs, mais quel exemple pour moi que tous ces membres du MCC et leurs accompagnateurs, qui s’engagent et consacrent des soirées et des week-ends à réfléchir à leur vie de chrétiens dans la cité ?

Ce week-end restera finalement pour moi comme une claque. Car quelles actions, quels efforts ai-je fournis jusqu’à présent pour faire plus, pour faire mieux, pour ma famille, mes amis, mon équipe MCC, mon travail ? Bien trop peu. Et deux jours à Fontainebleau ne furent pas de trop pour me le rappeler…

[/Thibault Bellamy-Brown/]