Philippe Aviron-Violet

Prêtre, accompagnateur

témoignage

L’expérience d’une équipe œcuménique : richesse et joie

Dès leur origine, les idées de la Réforme sont bien accueillies en Alsace et le message des Réformateurs s’y propage rapidement grâce au droit des princes d’introduire la “nouvelle religion” dans leurs territoires. Au cours des siècles suivants, les relations entre catholiques et protestants ont pu être parfois difficiles,
mais aujourd’hui – surtout depuis le Concile Vatican II – dialogue et initiatives communes se multiplient, même si les uns et les autres tiennent à garder leurs identités respectives. Ce qui est bien l’essence même de
l’œcuménisme. C’est dans ce climat de relations apaisées, dans l’esprit de l’humanisme rhénan auquel l’Alsace reste attaché, qu’ont pu se développer dans notre Région MCC des équipes regroupant des personnes
de confessions chrétiennes différentes soucieuses de rechercher une cohérence entre leurs convictions religieuses et leur foi et l’exercice de leurs responsabilités professionnelles.

Au cours de ces dernières années, j’ai accompagné deux équipes, qui l’une et l’autre, avaient un membre de confession protestante, et je veux témoigner de la joie et de la richesse qu’apporte cette expérience d’une équipe œcuménique où chacune et chacun peut, avec sa sensibilité propre, partager ce qui fait sa vie professionnelle :

  • recherche de spiritualité s’exprimant de façons diverses, mais toujours en vue d’une conversion véritable à la mise en œuvre du bien commun dans l’esprit de la pensée sociale chrétienne qui transcende les
    spécificités confessionnelles ;
  • richesse du partage de la Parole de Dieu lue avec le regard de sa tradition et qui aide à mieux prendre conscience des appels que le Seigneur adresse à chacun au cœur de ses engagements et de ses responsabilités ;
  • expérience des temps de prière ou de célébrations qui, pour être vraiment communes, oblige à rechercher dans chaque tradition des formes et des expressions respectant la sensibilité de chacun tout en signifiant l’unité dans la foi.

Souhaitons donc que cette ouverture à l’œcuménisme – dont l’Alsace fait déjà l’expérience par l’accueil de membres d’autres confessions chrétiennes – devienne, si elle se développe comme le demande la résolution 3 du Conseil National, un nouveau signe de l’unité en marche du peuple chrétien !

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