Editions jésuites, 2024

154 pages

lu

Judas, mon ami

Christoph Wrembek s.j.

Non, le titre ne se veut pas provocateur, étant inspiré par le qualificatif utilisé par Jésus pour s’adresser à Judas lors de son arrestation. Avec ce livre, Christoph Wrembek, jésuite, aumônier de prêtres en Allemagne, donne son plein sens aux mots de Jésus, affirmant qu’il est d’abord venu pour sauver celui est perdu.

A travers les commentaires de quatre textes évangéliques très connus – la Samaritaine, le Fils prodigue, le Berger recherchant la brebis perdue et la Femme recherchant la drachme perdue – l’auteur montre combien il vibre avec chacun des personnages, en étant attentif aux moindres détails. Sous sa plume, tout devient vivant et lumineux. Par touches, il nous fait réfléchir sur ce mot « perdu », dans les évangiles, puis dans la richesse et la diversité de la tradition de l’Église. Il ose proposer des réponses à la question grave que nous nous posons souvent : le salut peut-il être accordé à tous ?

Avec une approche solide, Christoph Wrembek multiplie les arguments pour dire que, même dans l’au-delà de la mort, Dieu va au-devant des plus grands pécheurs. Par là-même, il donne un éclairage positif au purgatoire, étape nécessaire pour une possible ultime conversion. Poursuivant dans cette voie, il nous donne une interprétation très originale et très éclairante des possibles motivations de Judas décidant de livrer Jésus, de la relation qu’il avait avec lui et du sens des mots de Jésus à son endroit.

Le livre s’achève avec la photo qui a été la source d’inspiration de l’auteur. Sur ce chapiteau de Vézelay, Jésus, dont le visage semblant inachevé marque la souffrance, porte le corps de Judas mort ; de façon hautement signifiante, le sculpteur aurait voulu montrer que c’est une partie du visage de Judas qui redonnera à celui de Jésus la complétude de la paix. Celui ou celle qui aura contemplé ce chapiteau et qui aura médité sur ce qu’en dit Joseph Wrembek gardera certainement cette image dans son cœur pour le restant de sa vie comme un merveilleux signe de foi et d’espérance.

 

Arnaud Laudenbach

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