L’atelier sur la sobriété heureuse a rassemblé près de 70 participants. Sur fond d’introduction à partir de l’encyclique Laudato si’, plusieurs témoins sont intervenus, répondant à deux questions : quel a été l’élément déclencheur de ma prise de conscience écologique qui m’a amené à définir un nouveau projet de vie plus sobre et plus solidaire ; par quoi ai-je commencé et quel est le cœur de ce projet de vie, ce qui fait sens, est essentiel ? Qu’est-ce qui me rend heureux dans ce projet de vie et est source d’épanouissement ? Des projets se rapportant au campus de la Transition, à la maison autonome, à la permaculture, à la solidarité lors de tables ouvertes, à l’autopartage ou encore au numérique plus écologique ont été présentés.

Dans un second temps, les participants ont réfléchi par groupes de dix à ce qu’ils pourraient mettre en œuvre pour construire un nouveau mode de vie qui réponde aux enjeux écologiques et de justice sociale et soit source d’épanouissement et de bonheur. Des propositions ont émergé à horizon de demain/dans 3 mois/1 an/10 ans, assorties d’actions concrètes à mettre en œuvre.

Dans un troisième temps, les rapporteurs de chacun des groupes ont exposé la pépite ou les pépites issues de leurs réflexions, et les actions marquantes associées. Chacun(e) a ensuite été invité(e) à indiquer ce qu’il ou elle serait prêt(e) à faire dans les mois qui viennent. De nombreuses idées ont circulé sur la réduction des consommations (eau, énergie…), le recours à l’énergie solaire, l’arrêt des appareils en veille, la récupération des eaux de pluie, l’installation d’un potager, d’un poulailler, un usage plus raisonné de la voiture, le reconditionnement des équipements, informatiques en particulier, les achats de proximité, la réduction des emballages, les placements éthiques, la nécessité de se former à la sobriété, ou encore de s’orienter vers une vision plus collective, plus solidaire, axée davantage sur le partage.

Pierre-Emmanuel, équipier à Angers

 

 

 

 

 

 

 

Bonus : ce que les intervenants de l’atelier ont dit

Nous sommes tous plus que jamais aujourd’hui confrontés à une réalité qui nous interroge et fait émerger en nous une prise de conscience écologique. Pour cheminer dans nos projets, identifier ce qui fait sens, ce qui est source d’épanouissement et ce qui nous rend heureux, l’encyclique Laudato si’ constitue un socle de réflexion. Elle développe une spiritualité écologique qui peut nous aider à discerner sur notre façon de penser et de vivre. Elle porte des valeurs de gratitude et de gratuité qui nous invitent à certains renoncements, sans pour autant être déconnecté du monde et des autres. Elle est une invitation à vivre une conversion écologique. L’encyclique nous pousse à agir autant qu’elle nous bouscule. Elle nous éclaire sur les défis de transformation et de transition que nous devrons relever. Elle est source d’espérance et nous appelle à la sobriété.

Pour éclairer notre réflexion, 7 témoins sont venus partager leur expérience de sobriété heureuse :

  • Florent Haffner et Agathe Herbourt, tous deux ingénieurs de formation se sont engagés dans des projets écologiques sur le campus de la Transition en région parisienne. Ils mobilisent leurs compétences pour construire un monde plus sobre ou se forment à l’évaluation de l’empreinte carbone
  • Patrick Baronnet a été pionnier en matière de maison autonome. Il y a 40 ans, quand il a quitté Paris pour s’installer en région nantaise, personne ne croyait à son projet. Il est aujourd’hui très heureux d’avoir fait ce choix d’expérimenter l’écologie et la sobriété heureuse. Sa maison est autonome en eau, électricité et en chauffage. Aujourd’hui, il œuvre à faire connaître son expérience et les techniques qu’il a mises en place. Il a également créé une des premières coopératives bio en France.
  • Aurélien Gratien, après des études dans le domaine du végétal a travaillé en pépinière. Il y a constaté que les engrais et produits phytosanitaires utilisés détruisaient les sols. Il a alors découvert les principes de la permaculture et qu’il était donc possible à tout un chacun de créer son projet personnel et professionnel en accord avec ses propres valeurs de sobriété, liberté, confort. Il a créé l’Arbre de Vie : collectif de vie et d’activités basé sur les principes de la permaculture.
  • Chantal Lacker est chargée de mission au sein du Mouvement chrétien des retraités (MCR). Elle organise des opérations tables ouvertes pour apprendre et promouvoir des habitudes alimentaires sobres adaptées à notre santé et respectant la planète. Son engagement vise aussi à développer la solidarité, notamment internationale. Ses activités ambitionnent de prendre soin des plus vulnérables, de promouvoir la culture du zéro déchet, de faire évoluer les comportements des consommateurs et de développer la solidarité. Elle reste convaincue que nous ne vivons que par et pour l’amour, et que développer la culture de la rencontre, c’est en soi une conversion.
  • Marc Paresys, après une école de commerce, souhaitait mettre du sens et de la passion dans ce qu’il souhaitait faire. Il dirige aujourd’hui Citiz Nantes, société qui promeut l’auto-partage, une solution alternative à la voiture individuelle, avec l’idée de réduire l’empreinte carbone de la voiture en ville, de remettre la voiture à sa juste place dans nos sociétés, et de libérer la ville de la voiture.
  • Franck Pramotton est membre de l’association The Shift Project, après avoir travaillé pendant 30 ans dans le numérique, il le réinterroge au regard en particulier de son empreinte écologique. Il a développé la fresque du numérique, suivie jusqu’à présent par près de 2000 participants qui permet de s’approprier l’impact environnemental du numérique.