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Un nouveau concile qui ne dit pas son nom?

Christoph Theobald |

éd.  Salvator, 2023

218 pages

Lors du synode européen de 1999, le cardinal Martini avait dit publiquement qu’il espérait « vivre pour le siècle qui s’ouvre une expérience de confrontation universelle entre les évêques. » Il espérait sans le nommer un nouveau concile qui reprenne les questions non résolues par le concile Vatican II : place des laïcs, en particulier des femmes, sexualité, œcuménisme… En lançant une dynamique synodale, le pape François ne propose-t-il pas, à sa manière, une sorte de concile élargi à tout le peuple de Dieu ? Par une lecture théologique précise de l’ensemble de la démarche, Christoph Theobald en souligne les enjeux. Il ne s’agit pas seulement de résoudre les questions internes, mais de poursuivre le travail d’aggiornamento commencé à Vatican II pour que tous les chrétiens apprennent à écouter ce que l’Esprit leur suggère aujourd’hui.

En vivant à son échelle une démarche synodale, les membres du MCC peuvent mieux comprendre les enjeux de la troisième session du synode qui se tiendra à Rome en octobre 2024. En effet, les fruits pour le MCC ne se réduisent pas au montant de la cotisation ou à la réforme de gouvernance, mais permettent de renouer le dialogue avec le monde du travail et d’éclairer les nouvelles responsabilités à la lumière de la foi. Pour cela, le MCC a pris le temps de longuement consulté ses membres et toutes les parties prenantes. Reprenant la démarche de « dialogue spirituel » expérimenté à Rome, les 150 représentants ont fait l’expérience de « pacification et de créativité collective » dont parle Christoph Théobald. Espérons que la confiance faite par le Pape François dans le ‘sensus fidei’ (sens commun des fidèles) permette à l’Église toute entière de répondre aux questions des hommes et des femmes de son temps : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont aussi les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ, et il n’est rien de vraiment humain qui ne trouve écho dans leur cœur. » (Gaudium et Spes, 1965).

 

Bertrand Hériard

 

 

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