Après avoir mis au point en 2006 un indice des entreprises respectant la loi islamique, l’agence américaine Standard and Poor’s spécialisée dans les indices boursiers a annoncé le 20 août dernier la création d’un indice des « valeurs catholiques ».


Témoignage de l’émergence d’un marché pour l’investissement socialement responsable (ou ISR), cet indice est « conçu pour inclure les entreprises membres du S & P 500 dont les pratiques respectent les règles de l’investissement socialement responsable édictées par la Conférence des évêques des États-Unis » qui, depuis vingt ans, publie ses principes en la matière.

Pour la promotion de son indice, Standard and Poor’s a décidé, de préciser ses critères d’exclusions : les entreprises réalisant des bénéfices dans des activités liées à l’armement biologique, chimique ou nucléaire et aux mines, au travail des enfants, à la production de programmes érotiques ou pornographiques, à l’avortement ou à la contraception, et à la recherche liée aux cellules souches. Cette communication est censée être efficace car facile à comprendre. Mais S &P ne nous dit rien sur la méthode retenue pour analyser les entreprises sur les dimensions évoquées par la Conférence des évêques américains, à savoir : les droits de l’homme, la discrimination raciale, la justice économique, l’environnement… Espérons que cette analyse est faite car il ne suffit pas à une entreprise d’être absente des métiers exclus pour être vertueuse !

L’approche française, soutenue par les pouvoirs publics, est différente. Elle ne rejette pas a priori la notion d’exclusion utilisée pour les seuls cas extrêmes ; partant du principe qu’il n’y a pas d’entreprises parfaites mais que toutes sont perfectibles pour peu que les pressions adéquates soient exercées, l’analyse se fait sur tous les aspects de leur comportement. Elles sont ensuite « jugées » par rapport à leur secteur d’activité ; c’est ce que l’on appelle le « best in class ».

Geoffroy de Vienne,

Président de l’association Éthique et Investissement