Quel travail voulons-nous ? Tel était le fil rouge de la grande enquête menée auprès des auditeurs de Radio France en 2011, enquête dont les résultats étaient présentés le lundi 23 janvier au théâtre du Rond-Point à Paris à partir des 6000 réponses aux 70 questions posées.


L’après-midi a proposé a un public très nombreux une synthèse des résultats, mêlant des témoignages d’auditeurs souvent poignants mis en parole par les acteurs Ariane Ascaride et Philippe Torreton, des résultats et perspectives commentés “diversement” par les politiques Cécile Duflot, Marine Le Pen, Pierre Laurent, François Hollande ou Xavier Bertrand, des débats organisés autour de personnalités comme Jean-Claude Mailly, François Chérèque, ou Laurence Parisot.
Il est certain que les auditeurs ayant répondu (75% de bac+2 et plus) constituaient un ensemble non représentatif de la population française. Enquête n’est pas sondage !

Pourtant le résultat le plus révélateur de ce travail est extrêmement éclairant sur l’évolution du rapport de ces Français au travail : Pour la première fois dans cet univers de cadres, de fonctionnaires, de professions intellectuelles, on relève l’apparition d’une dichotomie entre l’intérêt fort pour le travail et la pratique quotidienne décevante de l’emploi, constat bien sombre déjà largement observé chez les ouvriers et employés.

Un tel constat est posé quand la pénibilité psychique du travail devient une constante ou quand la compétence du management est mise en cause. La valeur “travail” est toujours reconnue, mais la multiplication d’indicateurs de performance ou de gestion accompagnant la perte du sens de l’activité et l’individualisation des tâches dessinent des acteurs souvent déboussolés, se jugeant inefficaces.

Dominique Semont

Résultats et commentaires rassemblés dans le livre “Quel travail voulons-nous ?” aux éditions Les Arènes.

Consulter la synthèse des résultats présentée par les auteurs