Ce document dresse un portrait statistique de la population accompagnée par le Secours catholique en 2012. Les données générales nous sont connues : le lien entre éloignement de l’emploi et pauvreté, mais les chiffres – comparés à ceux des années antérieures – indiquent des tendances qui révèlent un certain visage de notre société.


Si la situation de crise que l’on connait depuis quelques années a mis en évidence la fragilité et les limites de notre « modèle social », ce rapport en donne une appréciation concrète. Les contacts initiés en 2012 concernent à 77 % des personnes adressées au Secours catholique par les services sociaux publics (le reste étant pour 17 % des initiatives personnelles et pour 6 % envoyés par d’autres organismes). Cette proportion est en hausse régulière depuis 2001 (où elle représentait 64 %). Notre organisation publique ne parvient plus à redresser les situations des plus fragiles et compte de plus en plus sur les organisations caritatives pour prendre le relais…

Simultanément, le besoin d’écoute apparaît comme une demande importante (c’est même la 1ère demande des ménages étrangers accueillis), signifiant ainsi sans doute la nécessité d’une relation plus humaine dans le parcours déjà vécu avant d’arriver là. Autre point à souligner, les personnes reçues, soit 1~431~000 personnes en 2012, sont de plus en plus « installées » dans leur situation de précarité. Qu’elles soient au chômage ou dans un emploi à revenu précaire, elles y sont, en moyenne, de plus en plus longtemps. Toute une frange de population est exclue de conditions de vie acceptables. Les emplois précaires que l’on pensait être des tremplins vers des emplois stables et rémunérés correctement ne jouent plus ce rôle. Le rapport indique aussi que la formation n’est plus une protection contre la précarité.

L’ensemble de ces données soulignent la nécessité – pointée en introduction par les 2 dirigeants de l’association – de penser un nouveau modèle et non plus seulement d’envisager une énième mesure de soutien. Un nouveau modèle intégrant davantage les réalités (moins d’emplois manufacturiers) du système économique mondialisé est à bâtir.

Catherine C.

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