Une solidarité heureuse, de bonheur et de joie, c’est possible, nous dit et nous montre Guy Aurenche, ancien Président de l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture), président du CCFD-Terre solidaire depuis 2009.


La solidarité est pour lui un désir inscrit au plus profond de l’existence humaine et même si elle ne permet pas d’éradiquer la misère, elle brise la solitude dans laquelle les victimes sont enfermées. Il raconte l’histoire de cet officier chilien emprisonné et torturé : « j’étais sauvé car je n’étais plus seul », de Ilascu, militant moldave condamné à mort et libéré par la pression internationale, ou du geôlier de Vincent, réhumanisé lorsque celui-ci le reconnaît capable d’affection. La solidarité, réponse aux grands défis de ce monde, devrait s’inscrire dans nos comportements : elle est seule à même d’éviter que les plus forts ne dévorent les autres. Solidarité et partenariat auront ainsi permis aux femmes du Kivu d’atténuer les blessures des femmes violées ou à celles de Guinée d’adapter au climat et à la terre une pomme de terre permettant la soudure entre deux récoltes.

La multiplication des pains est le repas solidaire par excellence pour Guy Aurenche. L’abbé Pierre ou le Père Wresinski l’ont illustré en quittant le chemin de la rencontre individuelle pour une rencontre avec des foules. La solidarité pousse à refuser certaines pratiques économiques et l’argent peut devenir solidaire, retrouvant ainsi du sens. Tentons de passer de la satisfaction de nos besoins personnels à celle que procure la recherche du bonheur de l’autre.

Bernard Chatelain

La Solidarité, j’y crois

Guy Aurenche, Bayard 2014, 142 pages – 13 €