Le 3ème débat Varenne, ce 21 mai 2014, a eu doublement un goût de « travail bien fait ». D’abord parce que c’était le sujet du jour, avec deux intervenants totalement différents, passionnants l’un et l’autre, pour nous parler du véritable ressort de la motivation au travail : celle qui conjugue qualité perçue du travail réalisé et efficacité pour l’entreprise. Ensuite par les appréciations positives des auditeurs qui ont profité de la retransmission du débat en quatre points de l’Hexagone.


Ce qui fait défaut trop souvent dans le monde professionnel aujourd’hui, c’est la possibilité de se sentir bien avec le travail qu’on a à faire. Et pour cela de pouvoir discuter réellement des critères de qualité de son travail avec son environnement professionnel direct. C’est un enjeu pour le salarié, parce qu’il contribue à sa bonne santé au travail tout comme à son efficacité. C’est un enjeu pour l’entreprise également. La thèse développée par Yves Clot, titulaire de la chaire de psychologie du travail du CNAM, rompt avec les approches habituelles de lutte contre la souffrance au travail, en faisant du collectif de travail le lieu nécessaire où s’instruit la discussion voire le conflit constructif sur la qualité du travail, sur l’évolution possible du métier dans lequel le professionnel se reconnaît.

En miroir du regard du psychologue sur le travail perçu, Philippe Segretain a développé une conception exigeante du projet d’entreprise, marquée par son expérience d’ancien dirigeant. Il a insisté sur les conditions nécessaires pour que le projet exprime une « aventure collective » à laquelle les salariés puissent s’identifier. En cela il constitue une prise de risque dans la mesure où le dirigeant accepte le principe d’une participation des collaborateurs à la construction et à l’évaluation du projet, allant bien au-delà des critères financiers.

À partir de deux approches éloignées du même sujet, les propos des intervenants ont convergé sur l’impératif du débat professionnel sur les réalités du travail, et sur les exigences que cela impose à la gouvernance de l’entreprise.

Christian Sauret

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