À partir des années 2000, grâce à une main-d’œuvre abondante et un dollar américain faible face à l’euro, les entreprises chinoises n’ont cessé de gagner des parts de marché et d’accélérer le phénomène de délocalisation. Or, sans même parler des autres pays émergents, déjà, la Chine n’est plus un pays à bas coût avec une politique d’augmentation salariale régulière pour doper sa demande domestique et réduire sa dépendance extérieure.


Il est encore aujourd’hui moins cher de produire en Chine qu’en Europe ou aux États-Unis. Cependant l’écart de compétitivité s’est beaucoup réduit et nombre d’entreprises relocalisent en Europe ou en Amérique ou étudient l’option de le faire. Les problèmes de qualité, les délais longs difficilement compatibles avec la notion de service, l’utilisation de produits dangereux pour la santé (interdits chez nous), l’énergie chère qui pénalise les transports sont de multiples paramètres qui expliquent en partie ce début d’évolution.

La situation n’est pas encore aujourd’hui tout à fait mûre pour que toutes les productions reviennent dans les pays avancés, mais le phénomène suscite de plus en plus d’intérêt dans les médias. Et tandis que les pays cherchent à réduire le chômage de masse, cette tendance peut apparaître comme des prémices de bonne nouvelle.

Chacun de nous peut agir, à son niveau, de façon humble et « responsable » sur cette évolution en introduisant la dimension civique ou militante qu’il souhaite dans son acte d’achat avec des objectifs divers, comme le respect de l’environnement, des conditions de travail responsables ou la solidarité. Dans les années 30, un avocat dénommé Gandhi a su de façon redoutable faire progresser ses idées, pacifiquement, en organisant le boycott des produits fabriqués en Angleterre. Ce qui a permis à l’Inde de considérablement augmenter sa production manufacturière et d’accéder rapidement à l’indépendance.

Antoine de Montety