« Vers la fin des chrétiens d’Orient ? » C’est le titre de la rencontre débat organisée le 13 février dernier à Troyes en présence de Jean-François Colosimo, orthodoxe lui-même, spécialiste des questions chrétiennes du Moyen-Orient et philosophe.


Alors qu’il a sorti un livre intitulé Des hommes en trop (Fayard, 2014) sur ce sujet complexe et passionnant, JF Colosimo a longuement parcouru les drames successifs des communautés chrétiennes, abonnées aux exodes, notamment depuis le début du 20ème siècle (Arméniens, Grecs) et actuellement en Irak, Syrie, sous l’œil plutôt indifférent des pays européens ou des États-Unis plus intéressés par les questions géo-politiques et les ressources pétrolières.

Pour JF Colosimo, une des pistes qui permettrait de sortir de cette impasse tragique serait de repositionner la Russie et surtout l’Iran au centre de cet échiquier. Malgré une culture chiite au masque intransigeant, ce pays de 70 millions d’habitants dispose de beaucoup d’atouts en matière d’ouverture aux autres : reconnaissance des chrétiens, juifs et sunnites qui constituent 10 % de sa population, un Islam dit de « médiation » pouvant offrir plus de souplesse, un rôle régional historique, une culture riche et toujours de nos jours créative (cinéma).

Selon nombre de spécialistes, le régime iranien actuel est en fin de vie. JF Colosimo est convaincu que celui qui lui succédera saura restaurer de bonnes relations avec Israël et rechercher, grâce à son héritage, des solutions pour que nos frères du Proche-Orient puissent continuer à vivre sur la terre d’Abraham, demeurant ainsi le riche trait d’union entre Orient et Occident, face à un modèle mondialiste uniforme.

Antoine de Montety