Bernard Bougon, aumônier national du MCC, invite tous les membres du mouvement à faire fructifier “ce temps exceptionnel de rencontre” que fut le congrès…


Chers amis,

Notre rencontre s’achève et bien vite nous serons repris par nos tâches et nos préoccupations quotidiennes. Ce serait un grand dommage, pour chacun de nous, de faire de ce temps exceptionnel de rencontres une parenthèse. Cette tentation nous la connaissons bien. Elle nous est permanente : un événement chasse l’autre et nous restons à la surface de nos existences.

Aussi serait-il utile voire nécessaire que chacun – seul, en couple ou avec des membres de son équipe ou des amis – d’ici demain au plus tard, prenne un peu de temps pour noter dans quel état d’esprit il a vécu ces deux jours, ce qu’il retient principalement de ce qu’il a entendu, vu ou vécu et le désir qu’il voudrait mettre en œuvre pour le mois à venir.
Je vous suggère de le faire, à la manière d’un Chemin d’Emmaüs, dont nombre d’entre vous ont la pratique.

Le premier temps est celui de la perplexité. Peut-être sommes-nous venus à ce Congrès tenaillés par une certaine perplexité et que celle-ci s’est levée ? Peut-être, qu’au contraire, nous repartons avec de nouvelles questions qui nous dérangent ? Peut-être que … ? Les situations de chacun peuvent être diverses…

N’ayons pas peur de notre perplexité. Prenons la pour ce qu’elle est : comme une invitation à ne pas en rester là et à faire dans nos vies les choix porteurs d’avenir.

Qu’il s’agisse de la complexité des questions, de la multiplication des discours souvent contradictoires dont nous sommes comme assaillis, ou bien de notre propre hésitation sur les choix à faire, nous sommes appelés à un discernement exigeant.

Nous ne pourrons avancer qu’en nous fondant sur notre désir de contribuer à l’invention de cet avenir commun dont les nombreux intervenants de ces deux jours ont tenté de nous montrer les perspectives. Nous fonder sur cette finalité pour faire les choix nécessaires, c’est-à-dire pour préférer toujours ce qui nous conduit davantage vers cet avenir commun.

Ce discernement qui fait appel à notre liberté, doit s’enraciner dans la vigueur et la justesse de nos choix, dans la pertinence et la cohérence de nos préférences. Nous gagnerons beaucoup pour cela en nous mettant à l’écoute de l’Esprit du Christ, comme nous y invite notre Charte. A se mettre à l’écoute, chacun pour sa part, mais aussi en équipes.

Si les membres du MCC ont un point de progression, essentiel pour l’avenir, c’est bien celui-là : apprendre dans les équipes à se mettre davantage à l’écoute de l’Esprit du Christ. Le Mouvement peut nous y aider, mais il faut que nous en ayons d’abord le désir et la volonté.

Une écoute, encore une fois, nécessaire à ce discernement dont l’enjeu est la cohérence de notre action dans nos engagements si divers.

Une écoute qui fera de nous, au quotidien de nos existences, ces disciples du Christ dont notre monde a besoin. « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15, 5) disait Jésus à ses disciples, peu avant son arrestation. Parole reprise par l’évangéliste Saint Jean pour dire la force de présence du Ressuscité.

Présence du Christ ressuscité avec nous, pour soutenir et guider notre invention d’un avenir commun. Avenir commun et espérance durable qui nous sont remis, comme déjà le proclamait l’apôtre Paul aux chrétiens de Corinthe : « Le monde et la vie et la mort, le présent et l’avenir : tout est à vous ! Mais vous êtes au Christ, et le Christ est à Dieu » (1 Co 3, 22-23) ». Le monde et la vie et la mort, le présent et l’avenir : tout est à nous ! Mais nous sommes au Christ, et le Christ est à Dieu.

Bernard Bougon s.j.

aumônier national