De quoi viendra notre salut ? Dans nos sociétés qui sacralisent de plus en plus l’économie, le seul « potentiel d’espérance » capable d’améliorer le sort de l’homme tient en une expression : le retour de la croissance. Politiques, entrepreneurs, médias, citoyens, nous nous en remettons à une veille inquiète et fiévreuse d’une batterie de signaux : cours du pétrole, valeur de l’euro, cotations boursières, nombre de mises en chantier de logements neufs, taux de chômage, etc.
Dans cette même logique, la perspective des fêtes de Noël laisse espérer que la frénésie consumériste saura redynamiser, un tant soit peu, nos économies atones.
Noël, justement. N’est-ce pas le moment de (se) redire avec force que le plan de Dieu pour l’homme, qui s’incarne dans la venue du Christ sur terre, dépasse toute logique d’ordre économique ? Un don total, dans le dénuement le plus extrême, sans calcul de rentabilité ni condition préalable à cet « investissement » du Christ au sein de notre humanité. Un message d’espérance qui restaure l’homme dans sa dignité bien plus que n’importe quel point de croissance économique.
Noël, donc. Et, auparavant, le temps de l’Avent. L’occasion de vivre ces quatre prochaines semaines non dans une attente paralysante et anxiogène de signes favorables, mais dans une veille active et confiante. Dans notre cercle familial ou amical, nos relations de travail et en équipe MCC, sachons reconsidérer et inverser le paradigme : du salut par l’économie à « l’économie du Salut ». À l’humble suite des prophètes Isaïe et Jean-Baptiste, même si notre voix semble parfois crier dans le désert, puissions-nous « préparer » ainsi « le chemin du Seigneur ».
Pierre-Olivier Boiton