Suite à l’avis défavorable émis le 30 juin 2013 par le Comité consultatif national d’éthique concernant la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, une conférence de 18 citoyens « reflétant au mieux la diversité de la société française » a été sélectionnée par l’IFOP.


Après s’être réuni pendant quatre week-ends et avoir entendu une vingtaine d’experts, ce « panel de citoyens » a rendu son avis le 16 décembre dernier.

Il y préconise la légalisation de l’assistance au suicide et de l’euthanasie, sous réserve qu’elles soient pratiquées à la demande de personnes en fin de vie ou atteintes d’une maladie incurable, et dont la conscience est formellement constatée par au moins deux médecins. En outre, l’euthanasie sans consentement de la personne – laquelle, en toute rigueur de termes, équivaut à un meurtre – pourrait être envisagée dans certains cas particuliers, laissés à l’appréciation collégiale d’une commission.

Cet avis a été sollicité dans la perspective du projet de loi sur la fin de vie qui pourrait être déposé devant le Parlement avant la fin de l’année. Les interrogations majeures qu’il soulève, tant par la nature des recommandations émises que par le processus retenu pour leur élaboration, sont finement analysées par Patrick Verspieren sur le blog du journal La Croix, « Avec soin… La bioéthique : pour quelle humanité ? ».

La Fédération protestante de France et le Conseil permanent de la Conférence des évêques de France ont tous deux fait part à cette occasion de leurs réflexions autour de la fin de vie. Deux textes brefs et forts qui appellent à mesurer les risques d’une telle légalisation et à approfondir les véritables enjeux de la fin de vie.

Du reste, l’actualité elle-même se charge de nous interroger : l’affaire Vincent Lambert, sur l’aptitude de la loi à résoudre à elle seule la complexité des situations humaines ; le vote récent, en Belgique, de la dépénalisation de l’euthanasie pour les mineurs, sur l’étendue des dérives possibles dès lors qu’un interdit fondamental a été levé.

Chantal Méraud