Les 5 et 6 février 2011, l’équipe nationale du MCC a rassemblé au siège du mouvement rue de Varenne à Paris une soixantaine de responsables. Ce temps de rencontre a été entièrement consacré à un retour sur le congrès et à la manière de poursuivre la réflexion et l’action avec la volonté d’inscrire ce retour dans le long terme et de construire le MCC de demain.


De l’avis de tous : «~Congrès tonique… Fond et forme exceptionnels… Ambiance fraternelle, ludique et conviviale… Des rencontres intergénérationnelles vécues spontanément… Congrès de qualité intellectuelle, humaine et spirituelle… Un grand moment de réflexion et de spiritualité… Souffle plein de dynamisme et de créativité… Richesse des débats… Partage de signes d’Espérance… Nous en ressortons un peu transformés~».

1ère question : En quoi le congrès nous a fait prendre conscience ou changer notre regard sur le monde et la place du MCC ? en repartant de l’analyse des enjeux par Dominique Bourg et Geneviève Iacono (vous pouvez retrouver leurs interventions sur le site du MCC|Interventions de D. Bourg et G. Iacono)

Il serait certainement intéressant de reprendre ce questionnement en région, en secteur, en équipe et inciter les membres du MCC à lire les écrits des deux intervenants. Les interpellations de Dominique Bourg, notamment celles de la finitude et la question naturelle, ainsi que sur les chantiers à mener au niveau politique, économique, gouvernance internationale et spirituel, ont été ressenties brutalement par certains mais heureusement incarnées dans les initiatives présentées dans les forums.

2ème question : Quel appel pour moi ? Quel appel pour ma vie dans le Mouvement ? Le fait que le MCC existe, qu’est-ce que cela apporte pour répondre à ces questions ? en repartant des forums et de la table ronde.

Cette question est également intéressante à reprendre au niveau local :

– Comment multiplier des lieux révélateurs d’expériences en région, en équipe ? nous avons été éveillés et pouvons repérer d’autres initiatives.

– Comment être témoin, être chrétien dans une société laïque, dans une grande entreprise, dans les médias… ? A noter : il a été difficile d’obtenir des témoignages de cadres travaillant dans des grandes sociétés (la communication est verrouillée) et certaines grandes entreprise qui mènent des actions innovantes n’ont pas voulu être présentes dans un rassemblement « confessionnel ».

– Comment approfondir la réflexion ? Comment le faire en Eglise et avec d’autres mouvements ?

Le livre blanc|Livre blanc est sur le site et peut donc être téléchargé : toutefois, une réimpression peut être envisagée ; il est demandé aux régions de faire connaître leurs besoins (c’est un bon support de communication avec les médias).

Pour la communication, il est à nouveau demandé de faire connaître le nom de membres qui accepteraient d’être interviewés sur certaines thématiques et témoigner de ce qu’ils vivent dans leurs responsabilités. L’idée est également à nouveau avancée de mieux connaître les secteurs d’activités professionnelles des membres (ex. finances, santé…) pour permettre des échanges en réseau, approfondir certains sujets et permettre une meilleure connaissance des problématiques à l’ensemble des membres voire à l’extérieur.

Relecture des autres temps du congrès :

Ont été soulignés la participation aux espaces de prières, la qualité de l’approche artistique (avec un débat sur le slam, «~un genre littéraire à prendre en tant que tel~», la qualité des clips (à revoir sur le site), la qualité de l’orchestre…. et une satisfaction pour l’intervention de Jean Marie Petitclerc.

Gestes de partage du congrès :
Outre le recours à une entreprise d’insertion pour la restauration, et le financement de la délégation malgache (1.400 €), ont été remis lors de la soirée un don de 2.500 € à Reporters d’espoir et de 4.500 € au CCFD Terre solidaire pour un projet de fabrication de pâtes alimentaires par des femmes de Srebrenica ; ce projet est à accompagner sur le plan technique et commercial (appel fait au réseau MCC pour cet accompagnement).

Le coût du congrès est de 375.000 € ; il a été minoré par le pari de travailler avec des jeunes et le fort investissement de bénévoles. Les recettes couvrent les dépenses (59% par les inscriptions, 36% par les provisions du MCC et 5% par le sponsoring dont les cotisations exceptionnelles). A noter : le mouvement n’a plus actuellement la capacité de constituer des provisions.

L’historique du MCC en lien avec l’évolution de la société

Quelques dates repères :

➢ 1891-92 : création de l’Union des Ingénieurs Catholiques (UIC), union dite de prière et d’apostolat ; c’est l’ère de l’industrialisation, l’époque de l’encyclique Rerum novarum,

➢ 1906 : création de l’Union Sociale des Ingénieurs Catholiques (USIC), après les lois de séparation de l’Eglise et de l’Etat. Organisation de type syndical, l’union a vocation à aider ses membres à prendre conscience de la dimension sociale de l’activité économique, d’intéresser ses adhérents à la « question sociale », c’est-à-dire à tout ce qui humanise ou déshumanise l’homme dans l’entreprise. Elle propose à ses membres des thèmes de recherche (l’autorité dans l’industrie, la rationalisation de la vie économique, le chômage…) et une méthode de travail (analyser les éléments du problème étudié, repérer leurs effets sur les personnes et élaborer des propositions : une doctrine) avec pour objectif que « l’esprit chrétien pénètre peu à peu dans les milieux dont les membres de l’USIC ont la responsabilité ».

➢ 1937 : création du Mouvement des Ingénieurs et Chefs d’Industrie d’Action Catholique (MICIAC), à l’époque du Front populaire. Son objectif n’est pas seulement de moraliser la société économique mais également la rechristianiser. L’accent est mis sur la réalité quotidienne où il faut agir en chrétien, plus que sur l’élaboration d’une doctrine sur les grands problèmes sociaux. La vie en équipe devient le lieu privilégié où des hommes engagés dans le monde économique viennent s’aider mutuellement à vivre leur foi dans l’exercice de leurs responsabilités. Le MICIAC a conçu sa mission dans cette ligne que le concile Vatican II devait mettre en lumière.

➢ 1965, création du Mouvement des Cadres et dirigeants Chrétiens (MCC), né après le Concile, de la fusion de l’USIC et du MICIAC . Le MCC a donc reçu ce double héritage avec 3 grandes missions :

– se faire disciple du Christ : le mouvement a pour vocation d’aider ses membres à progresser dans la foi, une foi qui s’affermit par le soutien fraternel,

– construire une société solidaire : l’activité de l’entreprise s’inscrit toujours dans une société qui a vocation d’assurer les régulations nécessaires pour sauvegarder le bien commun de l’ensemble ; les impératifs de la performance de l’entreprise ne doivent pas faire oublier les exigences d’une solidarité à promouvoir dans l’ensemble du corps social.

– Vouloir une Eglise ouverte au monde : le témoignage de la foi consistera moins à affirmer son identité qu’à laisser les autres reconnaître la source de notre agir.

➢ En 1998, un changement de dénomination : le MCC devient Mouvement Chrétien des Cadres et dirigeants. Ceci pour correspondre à l’évolution sociologique du catholicisme en France (on est de moins en moins catholique par héritage) et dans le souci d’une présence au monde plus évangélique. A la différence de certains mouvements de vie évangélique qui requièrent de leurs membres une foi chrétienne et une pratique sacramentelle, le MCC est ouvert à tout homme et toute femme qui approuve sa charte même s’ils n’adhèrent pas à tous ses termes.

➢ 2011, le MCC en route vers demain. Quelles suites au congrès ? l’histoire du MCC montre que le mouvement a toujours été prophétique.

Continuité des réflexions en équipes et conseils nationaux

Depuis janvier 2009, les sujets suivants ont été traités :

– Les jeunes professionnels : comment faire la proposition du mouvement aux jeunes ?

– Pourquoi on vient au MCC ? De quoi le MCC est-il porteur ?

– Faut-il changer de nom ? ou donner un prénom au mouvement ? le mot cadre est-il un frein ?

– La spiritualité du mouvement, la formation d’accompagnateurs spirituels

– L’appel à responsabilité et l’animation du mouvement,,

– Comment le MCC peut-il contribuer à de nouvelles formes de présence d’Eglise ? Comment aller vers ceux qui sont en marge de l’Eglise et se posent la question du sens ?

Le congrès nous a aidés à mieux prendre conscience des enjeux actuels de notre monde qui change vite. Dans cette continuité de réflexion et de l’histoire du MCC, comment réinventer la mission du MCC ? L’équipe nationale a donc réfléchi sur «~Quelle serait la question à poser à l’ensemble des membres du MCC pour mener la réflexion sur son avenir ?~».

Cette question sera reprise lors du prochain conseil national des 21 et 22 mai 2011.

Informations diverses

– L’appel de cotisations va être adressé courant février ; le montant est inchangé et peut être réglé directement sur le site internet. Veiller à la mise à jour des adresses mails, des âges et professions.

– Quelques statistiques : la courbe des membres (4.400 + 1.000 amis) baisse. Jusqu’où ?

– Session JP du 11 au 13 novembre 2011 à Lille sur le thème : «~Mobiles ou déracinés ? Soyons bâtisseurs de notre avenir~».

– Les 50 ans du CCFD-Terre solidaire|site du CCFD : divers évènements en région où le MCC se doit d’être présent ; des actions de plaidoyers à faire connaître (une manière d’agir après le congrès) comme celles «~ne laissons pas fragiliser le droit des étrangers~», «~stop aux paradis fiscaux~» ; un colloque les 8 et 9 décembre à Paris sur «~Gouvernance et responsabilité~».

Brigitte de Metz Noblat