Laurent Fourquet, haut-fonctionnaire, propose une critique de la figure du consommateur que nous sommes tous plus ou moins. Il invite à retrouver le pouvoir de résistance du message chrétien et de la figure du Christ qui n’est que don.


Nous sommes tous régis par la figure du consommateur, un homme dont la philosophie est fondée sur Nietzsche, qui se désintéresse des autres, qui déteste l’idée d’une mise à distance de soi, pour qui le bonheur est de consommer. . . Celui qui ne consomme pas n’existe pas (embryon ou pauvre) ou plus (vieillard), le moi est «en cale sèche», ne sachant plus rêver, ni éprouver regret ou nostalgie (voir Michel Houellebecq).

Le consommateur ne peut que détester les institutions qui prétendent le gêner dans sa recherche de consommation (armée, église, école … ), il sanctifie la révolte, mais une révolte ludique s’enivrant de mots et de postures de théâtre (1968 ou révolution sexuelle : jouissons le plus possible au moindre coût …) Tout se vaut, soyons tolérant, identifions nous par la «culture» (catholique, juive,…) que nous pouvons toujours bricoler.

Et on s’achemine peu à peu vers des états regroupant des individus «politiquement corrects» où l’homme n’est libre que d’adhérer à ce que la société attend de lui: être doux, bénin, éclairé, correct, sans idées personnelles et sans refus…

Pour tenter une résistance, il n’est d’autre solution que de s’élever à la hauteur de la métaphysique. La haine du consommateur envers le christianisme nous guide pour lutter contre son monde: vouloir imiter le Christ, c’est à dire se placer tout entier et pour toujours sous les auspices du don. Ce livre peut nous aider à prendre mieux conscience de cet impératif.

Bernard Chatelain

L’ère du consommateur

Laurent Fourquet, éditions du Cerf, 346 pages – 26 Euros