Pourquoi continuer à faire reposer la croissance sur les acteurs de la finance, qui continuent à montrer leur absence de sens moral, alors qu’il est possible de s’appuyer sur la compétence, les valeurs, la créativité, le dévouement de l’économie sociale et solidaire ?…
A travers des interviews des acteurs, Nathalie Calmé, écrivaine et journaliste, nous fait comprendre et vivre la passion des créateurs de la Nouvelle économie fraternelle ou NEF, une utopie qui s’est réalisée : en 2011, elle comptait plus de 30 000 sociétaires et avait accordé 323 prêts au cours de cette année. Forte de ses succès, elle devrait créer sous peu une banque éthique européenne avec d’autres acteurs européens de finance éthique.
La NEF a une philosophie originale de l’argent, montrant que nombre de nos concitoyens sont capables d’abandonner la recherche de la croissance de leurs avoirs pour, sans abandonner complètement leurs intérêts, utiliser leurs disponibilités au bénéfice d’entreprises locales et socialement responsables. Ils sont aidés par une banque fraternelle, transparente (les déposants savent à qui est prêté leur argent), accompagnant les emprunteurs, recherchant la transformation sociale… C‘est ainsi que pourra peut-être émerger une civilisation où le « toujours plus » sera devenu intolérable.
Nous aussi, nous pouvons nous inscrire dans ce mouvement. De multiples solutions s’ouvrent à nous, citons sans ordre : demander des comptes à notre banque en ne réclamant pas une croissance maximale de notre avoir, adhérer à une banque solidaire (crédit mutuel par exemple), partager les intérêts de nos comptes avec une association, prêter à une entreprise d’insertion, adhérer à la NEF… Nous pourrions ainsi participer à faire advenir la civilisation fraternelle et solidaire à laquelle nous aspirons.
Bernard Chatelain
Économie fraternelle et finance éthique – L’expérience de la NEF
Nathalie Calmé, Éditions Yves Michel 2012, 304 pages – 19 €