C’est la question que l’on est tenté de se poser au vu des comptes MCC 2010 ! Un résultat positif de 4 k€ (476 k€ de recettes pour 472 k€ de dépenses), mais avec des recettes dont le MCC n’a pas la maîtrise : des abandons de frais par les membres en responsabilité dans le mouvement, une subvention de l’USIC (propriétaire de la rue de Varenne). Ce «bon» résultat est donc bien fragile et précaire.

Les comptes MCC 2010 : quelques chiffres

L’ensemble des recettes et dépenses du Congrès de janvier 2011 figurera dans les comptes 2011 (les recettes, inscriptions essentiellement, et les premières dépenses intervenues en 2010 sont en effet comptabilisées sur les comptes de bilan produits et charges constatés d’avance).
Le résultat positif de 4 k€ permet d’aborder dans de bonnes conditions financières les besoins de trésorerie du Congrès en 2011. Ce résultat deviendrait cependant négatif sans la générosité de membres en responsabilité (12 k€ d’abandons de frais), et si le MCC devait payer un loyer à l’USIC pour les salles de réunions (estimé par USIC à 53 k€) et les bureaux (34 k€)… Le résultat deviendrait alors – 8 k€, – 61 k€ et – 95 k€…

Mais quelles sont les charges auxquelles le MCC doit faire face ?

Les comptes 2010

Des charges d’animation du mouvement (192 k€ 41%).

Les échanges et rencontres qui nourrissent le Mouvement, témoignent de sa vitalité, font germer les idées et thèmes d’événements régionaux comme nationaux.

Pour les régions (58 k€ 12%).

Pour l’ensemble du Mouvement (100 k€ 21% pour un aumônier national, des Equipes nationales, un Conseil National…)

Pour le Congrès (34 k€). Un événement comme le Congrès ne peut être financé par les seules inscriptions : chaque année le MCC doit y consacrer une partie de ses ressources (par constitution d’une provision) pour maintenir le prix d’inscription à un niveau supportable. En 2010 une provision de 30 k€ a pu être constituée grâce à une subvention de même montant de l’USIC.

Sur les dépenses courantes : un tiers pour le spirituel (aumônier national, session aumônier…) un tiers pour les rencontres nationales (EN, CN…), un tiers pour les réseaux JP et aînés (surtout JP !).

Un ensemble d’objectifs autour du savoir et du faire savoir (33 k€ 7%). Pour la formation, la communication, l’associatif et l’international. Le MCC est solidaire et ne reste pas replié sur lui-même, il fait connaître sa proposition.

Responsables et la Lettre du MCC (109 k€ 23%)

Outre les abonnements payants encaissés par les régions ou réglés en ligne (62 k€,) le MCC reverse à USIC, éditrice du journal, le coût des abonnements gratuits distribués aux aumôniers, aux nouveaux membres, à des «décideurs». Depuis 2008, à la demande de l’USIC qui supportait un déficit en augmentation, le MCC rembourse également les tirages spéciaux de communication (ex pour les journées nationales 2009, la session nationale JP…).

Et ces remboursements se font au coût réel du n° : 5.73 € en 2009 pour 4.3 € payé par abonnement, soit 33 % de plus que le prix payé par l’abonné… Cela signifie que chaque année MCC prélève sur ses ressources propres pour financer une partie du déficit chronique de la revue. Pour un montant non négligeable : près de 50 k€ en 2010, soit de l’ordre de 17% du montant des cotisations encaissées.

Le coût total de Responsables était en 2010 de 137 k€ pour 62 k€ d’abonnements payants. Malgré les remboursements du MCC, USIC a donc supporté un déficit de 28 k€.

Des efforts financiers pour quel lectorat ? Un lectorat en baisse continue…

Les dépenses de Responsables comprennent le coût de la newsletter, La Lettre du MCC envoyée depuis juin 2010 par mail aux abonnés et cotisants (5 k€ pour 2010), remboursé également à USIC. (Dans le tableau des comptes par imputation, La Lettre figure sous le poste Frais de gestion et non sous le poste Responsables).

Les relations avec les membres dont Informatique 139 k€ 30%
_ Les membres sont accueillis, renseignés, invités aux événements nationaux, reçoivent des reçus fiscaux…

Ces tâches supposent non seulement une présence humaine, mais aussi des moyens pratiques très basiques (fournitures de bureau, téléphone, courrier, assurance des locaux et des matériels …).

La comptabilité est assurée par une comptable partagée avec USIC, et validée par un commissaire aux comptes. Les trésoriers régionaux, sur lesquels repose la gestion financière de la région, ont une rencontre de travail annuelle.

Les dépenses logistiques des régions sont incluses dans ce poste.

Informatique :

Le fichier Gram repose sur un bénévole : il ne coûte rien depuis plusieurs années !

La mise en service du paiement en ligne en février 2010 a donné de bons résultats dès la 1ère année (11 à 12 % des règlements d’abonnements et cotisations).

Les coûts sont extrêmement faibles actuellement aussi pour le serveur et le site.

Mais ces outils modernes présentent aujourd’hui une grande fragilité en matière de sécurisation et pérennisation et ont en permanence besoin de suivre les évolutions technologiques.

Un groupe de travail s’applique à optimiser ces évolutions, mais nous devons anticiper un accroissement inéluctable des coûts. Une provision de 20 k€ a été constituée en 2010 sur cet objectif.

Un aperçu des ressources 2010

Elles s’élèvent à 476 k€, en baisse de 45 k€ (- 8.6%) par rapport à 2009.
Les cotisations (281 k€), sont en légère baisse (-2.9%). Elles sont réglées par moins de 70% des membres en équipes, 66% des moins de 35 ans et 91% des plus de 65 ans… Cette situation est inquiétante pour l’avenir.

Les abonnements à Responsables 62 k€. C’est une «fausse» recette pour le MCC, puisqu’elle est immédiatement reversée à l’USIC, éditrice du journal. Ils continuent à connaître une baisse sensible : – 5% en montant – 7% en nombre.

La subvention USIC : 30 k€ par an depuis 2007. Elle est versée en remise d’une dette ancienne du MCC, qui, de plus de 200 k€ fin 2006, a pu être réduite à 23 k€ au 31/12/2010. Elle permet au MCC de constituer une provision pour le Congrès de même montant.

Les abandons de frais consentis par des membres en responsabilité (12 k€). La dépense correspondante serait à assumer même sans cette générosité…

Une recette exceptionnelle, reprise de provision de 10 k€ (sur les provisions constituées pour le Congrès 2011).

Des recettes compensant en tout ou majeure partie des dépenses : inscriptions aux événements, remboursement de photocopies… 73 k€
Quelques rares dons, produits financiers ou exceptionnels : 8 k€

En conclusion :

Des recettes qui compensent des dépenses (abonnements, événements…)

Des recettes dont le MCC n’a pas la maîtrise : subvention USIC, abandons de frais…

La seule source de financement continue et pérenne est constituée par les cotisations et dons des membres, équipiers ou non.

Le MCC se trouve à l’heure des choix…
Le résultat positif de ces dernières années dépend de plusieurs éléments dont le MCC n’a pas la maîtrise : abandons de frais par les membres en responsabilité, subvention USIC, loyer non facturé par USIC…
La baisse des rentrées de cotisations, seules véritables sources de financement du Mouvement, ne va plus permettre de financer toutes les activités actuelles :

un outil de communication et de réflexion comme Responsables;

l’animation du Mouvement, notamment spirituelle;

et des événements nationaux d’envergure (journées nationales,
Congrès);

une informatique fiable et performante.

Dès 2010 le resserrement de certaines dépenses a contribué au résultat positif.

Les nouveaux enjeux, y compris dans le domaine de l’informatique, nécessitent maintenant de nouveaux choix, notamment en matière de communication.

Parallèlement, chaque membre du MCC doit prendre conscience que sa participation financière est essentielle à la vitalité du Mouvement, dont il bénéficie jusque dans sa vie d’équipe.

Et pour les fans des chiffres, des % et des comparaisons pluriannuelles…

La comparaison des évolutions par rapport à 2009 est souvent à la baisse du fait des journées nationales 2009, qui ont engendré des dépenses et des recettes supérieures à une année ordinaire.

Une partie de l’augmentation des recettes et dépenses est due également à la poursuite du changement de mode de comptabilisation (pas de compensation entre recettes et dépenses).

Les dépenses 2010 s’élèvent à 472 k€, en baisse de 4 k€ (- 0.8%).

L’évolution entre 2009 et 2010 est en hausse sur :
les frais de déplacement (+ 6 k€), notamment du fait de la comptabilisation sans compensation entre recettes et dépenses, et sur les missions internationales.

Les frais de personnel (+ 3.3%), incluant l’augmentation des différentes charges sociales, ainsi qu’une contribution à sa communauté pour un étudiant jésuite qui aide les JP depuis fin 2010.

Les provisions, la nécessité de sécurisation, de pérennisation et d’évolution des outils informatiques (fichier, serveur, site…) conduisant à la constitution d’une provision de 20 k€.

Les diminutions s’expliquent essentiellement par des charges importantes sur exercice antérieur en 2009 ainsi que par des dépenses spécifiques à 2009 pour les journées nationales .

Les ressources 2010 s’élèvent à 476 k€, en baisse de 45 k€ (- 8.6%) par rapport à 2009.

La baisse des cotisations et des abonnements se poursuit (- 3% et – 5 %).

Les participations aux événements connaissent une hausse apparemment importante (+ 17 k€, + 49%). Cette augmentation est due en réalité à la poursuite du changement de mode de comptabilisation (pas de compensation entre recettes et dépenses). Cette hausse se retrouve donc également dans le niveau de certaines dépenses.

Les fortes diminutions sur les autres postes s’expliquent par des montants particulièrement élevés en 2009 du fait des journées nationales, de recettes exceptionnelles importantes : vente de placements, reprises de provisions antérieures.

La vente de placements en 2009, dans le cadre du changement de banque nécessité par l’ouverture du paiement en ligne, permet en outre d’aborder de manière sereine les besoins de trésorerie du Congrès.

Martine Parent

Trésorière nationale