Christoph Schönborn, l’archevêque de Vienne, n’est pas un moraliste mais un pasteur, donc proche du pape François, plein de la miséricorde de Jésus, envers ceux qui sont blessés notamment par une rupture. On ne le voit jamais s’interroger sur la culpabilité de l’un ou de l’autre.


Au contraire, il regarde les personnes, tente de se mettre dans les pas de la miséricorde de Jésus, accepte les différences sans discriminer, n’hésite pas à dire « non possumus », par exemple pour le « mariage » de 2 personnes homosexuelles qui ont aussi à respecter ce que l’Église enseigne.

Savoir s’émerveiller comme le cardinal devant ce couple de Sans domicile fixe qui s’aident à cheminer dans une vie dure, pleins de tendresse l’un pour l’autre. Bien sûr, ils sont « en situation irrégulière » mais les vraies questions ne sont-elles pas « où est Dieu dans leur vie ? Ne peuvent-ils pas m’aider à discerner davantage l’œuvre de Dieu dans la mienne ? »

Comment ne pas être déchiré par le conflit entre la bonté d’un mariage fidèle et le drame de l’infidélité ? Ne jugeons pas mais participons à la souffrance de ce drame et tentons de susciter des questionnements : « vous vous étiez promis fidélité et vous avez vécu un échec, qu’est-ce que cela dit à votre conscience ? La fidélité est-elle une très grande valeur ? Que faire pour que vos enfants ne portent pas toute leur vie le poids de votre conflit ? » Ce n’est pas parce que la mère d’un ado drogué accompagne son fils dans l’angoisse, la souffrance et l’espérance qu’elle ne sait pas que c’est un mal horrible…

Il y a malgré tout une miséricorde que nous avons à partager. Retrouvons de beaux arguments en faveur de l’unicité, de l’indissolubilité, de l’ouverture à la vie, du bien-fondé humain de la doctrine de l’Église.

[/Bernard Chatelain/]

Le regard du bon pasteur, Christoph Schönborn, Parole et silence 2016, 138 pages – 13 €