Ça vous fait tout drôle … si l’on vous dit que « revenus, générosité, impôts, citoyen, don, plafond, … » sont intimement liés à votre art de vivre actuel ?
Nous ne sommes pas dans une situation de crise multiforme dont il suffirait d’attendre qu’elle se résorbe elle-même par miracle : la situation actuelle n’est pas tenable pour trop de personnes, il est de notre responsabilité individuelle et collective d’améliorer justice et solidarité, socle sur lequel repose le vivre ensemble.


A l’heure où nous écrivons, des décisions sur la fiscalité se profilent. Quelles qu’elles soient, il nous est apparu important de nous poser quelques questions.

 Quel est mon niveau de revenus par rapport à la société française?

Un couple avec 2 enfants ayant un revenu mensuel net de 6900€ fait partie des 9% plus hauts revenus.
55% des couples avec 2 enfants ont un revenu mensuel net inférieur ou égal à 3100 €.

A quel niveau de privilège est-ce que je me situe? Sécurité et maîtrise de mes revenus?
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 A quel niveau de contribution au bien commun est-ce que je me situe?

Nous pouvons nous interroger chacun sur le calcul de nos impôts: ce qui est légal est-il juste?

— pas de plafond pour la minoration des revenus de 10% pour frais professionnels

— quotient familial: réduction d’impôt fonction du revenu, et par paliers
Source
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— allocations familiales non agrégées aux revenus

— taux d’imposition des revenus du capital très inférieur à celui des revenus du travail, accentué par le prélèvement libératoire.

Nous ne sommes pas seulement des contribuables, nous sommes citoyens donc acteurs de l’évolution de la loi. Il est nécessaire de réfléchir pour

— identifier la part de l’impôt auquel nous échappons légalement

— et de travailler à corriger la loi,

— et travailler à faire recentrer les dépenses de l’État sur ce qui nous apparaît prioritaire, et insister pour faire réduire le total des dépenses de l’État et des collectivités sur ce qui ne l’est pas.

En nous rappelant que les taux d’imposition ont baissé de 10% environ depuis 1998.
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 A quel niveau de générosité est-ce que je me situe?

La solidarité n’est pas une option facultative.

— Il est nécessaire de maintenir voire d’augmenter les dons (déductibles) car la situation empire pour les plus pauvres et les exclus. Ex : en multipliant par 3 ce que nous pouvons donner puisque 66% du don nous sera remboursé l’année suivante.
Les dons déclarés ne représentent que 0,5% des revenus, y compris pour les plus hauts.
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— Il est utile de réfléchir à la structure de nos dons en fonction des priorités du moment et à venir. Les bénéficiaires actuels sont essentiellement la santé, l’aide sociale, l’aide internationale.

Quelle part pouvons-nous aussi faire au développement en France? Exemple: organismes de microcrédit

— Quelle part de notre temps et de nos compétences pouvons-nous donner à ces associations?

Pas plus qu’on ne peut tout demander à l’État, on ne peut pas tout déléguer aux associations:

Les décisions touchant à l’intérêt général doivent être le fruit d’une délibération démocratique.

Nous ne pouvons pas construire – colmater serait plus approprié – une société sur la base de la générosité de quelques-uns pour un nombre grandissant de personnes démunies, car cela génère une situation potentiellement explosive.

Il ne suffit pas seulement de redistribuer mon superflu. Mais aussi d’accepter de contribuer plus largement au bien commun. Et mettre en œuvre mes capacités, même modestes, à faire changer situations et lois pour plus de dignité pour tous.

Et le dire.

C’est l’avenir de nos démocraties qui se joue ici. A chacun de nous d’y prendre part.

Équipe de Villepreux-Les Clayes (Yvelines)

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