Se nourrir est un acte complexe qui croise des données politiques, économiques, éthiques et spirituelles. Le « bien manger » signe une hygiène de vie qui exprime aussi un engagement économique, politique, éthique et spirituel. C’est l’enjeu de cette Université d’été, qui se tient à La Baume à Aix-en-Provence du 23 au 26 août, que de proposer une approche transversale, interactive et conviviale sur un sujet qui nous concerne tous.


Le thème de la nourriture s’est imposé sur la scène médiatique de nos pays riches depuis quelques années sur un mode paradoxal. Si la question de l’accès à la nourriture n’est plus en France une préoccupation centrale pour la population, à l’exception notable des 8 millions de personnes défavorisées, la réflexion aujourd’hui, s’inscrit dans une problématique multidimensionnelle en raison des objectifs contradictoires et difficilement conciliables auxquels il faut répondre. L’enjeu est en effet de manger des produits de qualité, sans risque pour la santé ni pour l’environnement et de lutter contre « la mal bouffe » qui est devenue un véritable problème de santé publique.

Les enjeux économiques sont également à prendre en considération, compte tenu de la tendance à la baisse de la part de l’alimentation dans le budget des ménages. Ce phénomène conduit à un transfert significatif des dépenses des ménages vers d’autres biens de grande consommation. Par ailleurs, les mutations sociétales ont bouleversé en une génération la structure et la fréquence des repas familiaux qui pour la plupart se limitent à une absorption rapide d’aliments précuits sans que la rencontre conviviale et quotidienne soit au rendez- vous. Enfin, on observe la montée en puissance d’une forte demande autour d’une alimentation de qualité et responsable où l’art du bien cuisiner et du bien recevoir devient un nouveau standard de la « distinction » sociale. La prise de conscience de la valeur du produit agricole brut ou transformé s’impose comme une donnée forte de la responsabilité citoyenne tant à l’échelle des territoires que dans une logique de solidarité avec les pays du Sud.

Geneviève et Ono Iacono

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