Le pape François invite tous les Européens à retrouver les intuitions des Pères fondateurs et à construire une autre Europe : celle du partage, de la solidarité, d’une société qui met l’Homme et non l’argent au centre de ses préoccupations.
Ce message fort arrive à point nommé : l’Europe, depuis près de vingt ans, s’est enfoncée dans la technocratie, la financiarisation, l’individualisme, la morosité, le pessimisme. C’est cette Europe-là que le pape veut réveiller. François nous invite à retrouver l’élan des débuts, l’idéal de réconciliation, de paix, de solidarité, d’ouverture qui a présidé à sa création. Il a rappelé le rôle de phare, d’exemple, que l’Europe portait pour le monde, qui lui interdit de se replier sur elle-même dans un réflexe égoïste et frileux. Le pape François veut ainsi, selon les mots de Jérôme Vignon dans un interview à La Vie.fr, « redessiner la vocation humaniste et équilibrée du modèle de société européen qui est aussi contenue dans la doctrine sociale de l’Église ».
Certains ont regretté que le pape ne rencontre pas les chrétiens d’Alsace comme l’avait fait Jean-Paul II. François a voulu manifester ainsi toute l’importance qu’il donnait à l’Europe unie dans l’Union européenne en tant que telle, à travers son institution la plus démocratique, le Parlement, et, au-delà, à l’ensemble du continent à travers le Conseil de l’Europe. Souhaitons que son message soit entendu par tous ceux qui doutent et ne pensent qu’à revenir au monde clos et fermé des nationalismes d’avant-guerre. Cette visite restera comme un formidable encouragement pour tous les peuples européens à aller plus loin dans la solidarité avec les plus pauvres et un développement respectueux de la Création et de l’Homme. L’accueil chaleureux de l’ensemble des députés européens laisse espérer qu’il sera entendu.
Claude Bardot