Le Sud-Soudan est un tout jeune pays. Son indépendance a été accueillie favorablement par la communauté internationale car elle mettait fin à des décennies de guerre civile religieuse. Mais au-delà des motifs humanitaires, quelles sont les vraies raisons qui conduisent les puissances occidentales à soutenir ce pays?


Le 9 juillet, le Sud-Soudan devient le 193ème état de la communauté internationale. Après plusieurs décennies de guerre civile, les populations du sud à majorité chrétienne (ou animiste) décident par referendum de se séparer du nord de confession musulmane.

Le Sud-Soudan bénéficie du soutien de nombreuses puissances occidentales car son sous-sol contient d’importantes richesses notamment pétrolières. L’indépendance du Sud-Soudan est donc accueillie favorablement par la communauté internationale qui espère y trouver aussi un allié dans la région, aux portes de la Somalie qui soutient le terrorisme, ou du Soudan, régime islamique.

Je ne peux m’empêcher de penser à une situation analogue dans les années 70. A cette époque, le Biafra, petite région du sud-est du Nigeria, également à majorité chrétienne, déclare son indépendance. Elle bénéficie elle aussi d’immenses ressources pétrolières. La France est hésitante dans son soutien, et le monde anglo-saxon ne souhaite pas l’éclatement d’une de ses sphères d’influences suite à la décolonisation encore fraiche. Après plusieurs années de guerre, le gouvernement du Biafra indépendant capitule et prend le chemin de l’exil.

C’est ce parallèle qui nous permet d’avoir plus de discernement sur l’évolution de la géo-politique. Les motifs humanitaires, sociaux, ou liés aux libertés, entre autre religieuses, ne suffisent pas à convaincre les puissances économiques d’apporter leur soutien. Le pétrole, dont on annonce régulièrement l’épuisement, et donc la fin du modèle économique actuel, reste le stimuli fondamental permettant de gagner les batailles diplomatiques, voire dans certains cas, de bénéficier de soutiens militaires.

Antoine de Montety

Membre du comité de rédaction