Le pape Jean XXIII ouvre le concile Vatican II, le 11 octobre 1962, dans un monde bouleversé par la Guerre Froide, ses conflits idéologiques, sa course à l’armement, mais également par le désir d’émancipation des peuples, leur aspiration au développement, et, pour les pays les plus riches, un certain matérialisme issu de l’accès au confort matériel.
Dans un tel contexte, l’enjeu est immense : adapter l’Église catholique aux défis de son temps, pour garantir la poursuite de la mission que lui a confiée le Christ.
Au terme de trois années de débats, les 2500 prélats convoqués adoptent quatre constitutions, neuf décrets et trois déclarations, avec un trait commun : le souci de l’ouverture, à soi, aux autres et au monde.
Si Vatican II évoque chez une majorité de fidèles la rénovation de la liturgie, notamment par le recentrage sur la lecture des textes et la possibilité donnée aux laïcs d’aider au ministère des prêtres, c’est pourtant l’acuité de ses dispositions sur le rapport aux autres et au monde, qui étonne le plus : égal respect dû aux croyants des autres religions, nécessaire dialogue avec leurs représentants, réaffirmation du droit universel à l’éducation et à la culture au nom de la dignité humaine, appel à l’engagement social et politique des chrétiens pour la protection des droits fondamentaux et de la liberté humaine, exigence d’un esprit de responsabilité dans l’exercice de ces libertés, notamment pour une plus juste répartition des richesses. Une invitation à relire les textes conciliaires, particulièrement bienvenue en ces temps électoraux.
Véronique Ballestra
Daniel Moulinet, Éditions de l’Atelier 2012, 112 pages – 12 €