Lors de l’Assemblée Participative Nationale des 18 et 19 novembre dernier à Paris à laquelle les responsables du MCC m’avaient convié, l’ensemble du mouvement a été invité à se mettre à l’écoute de l’Esprit et à s’interroger sur sa manière de vivre afin de préciser des orientations et discerner ce qui pourrait être chemin de vie et de liberté pour lui. Peu à peu, on a perçu l’assemblée préciser sa pensée et évoluer dans la perspective qu’elle cherchait à exprimer. J’ai apprécié la grande liberté des questionnements et des propositions formulés au cours de la réflexion.

Nous vivons un changement d’époque dans lequel nous sommes pris et auquel nous participons. Cela concerne chacun personnellement, la société dans laquelle nous sommes, la vie de l’Église, celle de notre mouvement. Comment nous situer ? Quel chemin trouver, oser parcourir ? Comment s’y risquer ?

Bien souvent, nous oscillons entre peur et confiance. La parabole des talents accueillie au cœur de la liturgie du dimanche 19 novembre est venue nous éclairer et nous interpeller (Mt 25, 14-30 – 33°, Dim A).

Comment regarder et accueillir ce que nous avons reçu, non pas comme quelque chose qui nous écraserait ou nous paralyserait mais comme un don confié et à faire fructifier ? Invitation à revenir à la source : ce qui nous est confié, par le mouvement, par la tradition ignatienne, par l’Église, par le Christ, qu’est-ce que cela vient nourrir pour nous, et appeler ? Savons-nous en apprécier la richesse, la faire nôtre, et ainsi la recevoir pour mieux la partager ? À quoi être fidèle ? Au nom de cette fidélité, que nous faut-il changer, ouvrir ?

L’invitation était clairement de bannir toute peur et de nous tenir dans la confiance. L’enjeu demeure : entrer dans la joie du Seigneur.

Ce beau travail de réflexion est maintenant remis aux lieux de responsabilité du mouvement pour discernement et, éventuellement, décision et mise en œuvre. Si tout n’est pas encore écrit, des lignes de force ont été précisées. Elles me semblent être le fruit d’une belle liberté et d’un discernement vécu à l’écoute de chacun, du Seigneur et de sa Parole. Comme en bien d’autres lieux de la vie de notre Église, elles précisent ainsi un chemin de transformation à oser emprunter. Merci de cette audace missionnaire !

+ François Fonlupt

Archevêque d’Avignon

Président du CMAF (Conseil des Mouvements et Associations de Fidèles)