Après une formation d’ingénieur chimiste à Lyon, Pierre s’est spécialisé dans le développement d’instruments de mesure thermique pour les laboratoires. Épaulé par sa foi, le MCC et sa famille, il a subi les transformations du monde et de l’industrie durant les années 80 et 90.

Pierre effectue une belle carrière dans une entreprise (100 personnes) réalisant 80 % de son chiffre d’affaires à l’export. Embauché comme ingénieur, il devient directeur technique, animant des séminaires et des conférences, principalement à l’étranger : Russie, pays de l’Est, États-Unis, Japon et Chine. Stimulé par un milieu de chercheurs, il est passionné par son travail. Il se donne à fond et devient directeur général.

En 1998, souhaitant élargir ses compétences, il se forme au management. À cette période, son entreprise change d’actionnaires plusieurs fois. Se trouvant au cœur des négociations, il comprend que les finances priment désormais pour les éventuels repreneurs. Pour lui, il est inenvisageable de supprimer des emplois. Il choisit ceux qui sont prêts à les maintenir et il est gardé à son poste de directeur général. Malgré de bonnes relations, il se rend rapidement compte des limites techniques et économiques de ses interlocuteurs. Tiraillé entre le nouveau groupe et son personnel, il frise le burn-out ; à 48 ans, du jour au lendemain, il démissionne sans rien demander, ni négocier.

Le grand patron, surpris, veut le rattraper ; il cherche absolument à conserver ses compétences. Finalement, Pierre accepte de devenir consultant pour cette société. « J’ai monté un cabinet de conseil et ils ont été mes premiers clients, m’envoyant dans les pays étrangers pendant une dizaine d’années. J’ai créé une société avec ma femme et mes quatre enfants, associés tout de suite au projet. »

Il devient également enseignant. « J’ai complété mon activité grâce à un poste de professeur PAST[1] à l’Université de Grenoble, encadrant des groupes de jeunes doctorants porteurs de projets de création d’entreprises, certains dans un cadre européen. Arrivé au bout de son contrat avec l’Université, il la quitte.

Sa société d’origine, toujours son client, en difficulté, lui demande de revenir comme salarié. À 57 ans, il revient en qualité de directeur scientifique. « J’ai alors liquidé la société de conseil et, avec mes ‘associés’, nous avons fait une croisière à Porquerolles » pour tourner la page.

Durant toutes ces années qui l’ont mené à la retraite, il est accompagné par sa famille, son équipe MCC et ses accompagnateurs successifs, tous très soudés. « Le groupe MCC était devenu une seconde famille avec qui il était possible d’échanger et de se confier en toute confiance et sans jugement. Cet apport a été très précieux pendant cette période compliquée à gérer, personnellement et familialement ». Une fois à la retraite, il fait, avec quelques anciens membres, de l’accompagnement de recherche d’emploi.

« Je suis aujourd’hui un homme heureux d’avoir pu transmettre ce que j’ai reçu, particulièrement à mes enfants et aux chômeurs que j’ai accompagnés, l’emploi ayant toujours été ma préoccupation ».

Solange de Coussemaker, comité de rédaction

 

[1] Les enseignants recrutés en qualité de PAST doivent justifier d’une expérience professionnelle autre qu’une activité d’enseignement directement en rapport avec la spécialité enseignée.