Le GIEC vient de publier son rapport, synthétisant 8 années de travail de centaines de scientifiques. Le constat est alarmant mais de nombreuses solutions existent.

Le constat est alarmant : on est déjà à + 1,1° par rapport à 1900, + 1,7° en France. Les + 1,5° pourraient être dépassés dans 10 ans. Si on ne change rien, on atteindra + 2,8 à + 3,2° en 2100, + 3,8° en France.

Les effets sont bien perceptibles : événements météorologiques extrêmes (chaleur, sécheresse, incendies, inondations, cyclones), certains irréversibles (fonte de glaciers, montée des eaux), produisant des effets aussi sur la production agricole, la biodiversité, la santé.

Près de la moitié de la population mondiale vit dans des régions très vulnérables. La mortalité due aux inondations, tempêtes, sécheresse, est 15 fois plus élevée dans les pays du sud, qui, historiquement, ont émis le moins de gaz à effet de serre (GES). …Alors que les ménages les plus émetteurs totalisent 34 à 45 % des émissions. En ce sens, on parle d’injustice climatique.

Le GIEC envoie des messages importants :

– La lutte contre le réchauffement climatique est conciliable avec le développement des pays du sud, tant qu’on est sous la barre des + 1,5°.

– Les choix et actions mis en œuvre au cours de cette décennie ont des répercussions aujourd’hui et en auront pendant des milliers d’années.

– Les pays « riches » doivent atteindre la neutralité carbone en 2040 plutôt qu’en 2050.

Des solutions existent, viables techniquement et économiquement.

– Les émissions de gaz à effet de serre (EGES) annuelles mondiales pourraient être réduites de moitié d’ici à 2030 pour moins de 100 $/tonne de CO2.

– Mais les financements de la transition doivent être 3 à 6 fois supérieurs. Les subventions aux énergies fossiles doivent cesser ; il faut en sortir au plus vite. Il convient d’investir massivement dans les énergies renouvelables d’ici 2030. C’est le plus fort potentiel de réduction des EGES.

Une forte sobriété (énergie, matériaux, terre, eau) permettrait une réduction des EGES de 40 à 70 % d’ici 2050. Une telle diminution ne repose pas principalement sur des petits gestes individuels mais sur la mise en œuvre de mesures politiques ambitieuses.

Il ne faut pas céder au découragement, il y a des solutions… Seule manque la volonté politique. De nombreuses organisations de la société civile, dont le CCFD – Terre Solidaire, alertent sur ces graves  défaillances.

Jean-Marie Patoureaux, équipier Manosque, CCFD 04

Publication du 6e rapport de synthese du GIEC