Le sens du travail, les relations professionnelles, le MCC… Lors de la session des accompagnateurs du MCC des 23 et 24 mai 2023, Kennie est venue témoigner de son expérience d’étudiante en école d’ingénieurs et de ses souhaits pour l’avenir.

J’ai grandi dans la foi au sein de CGE et de mon aumônerie étudiante par les soirées à thème, les témoignages et la sortie de l’entre-soi. Ma vie étudiante a été ponctuée, souvent avec inquiétude, par une question fondamentale : comment vais-je rendre ce qui m’a été donné selon la formule évangélique « à ceux à qui on a donné beaucoup, il sera beaucoup demandé » ? Vraiment, j’ai reçu ce que tout humain pourrait espérer pour sa vie : des parents aimants, une famille soudée, la santé, la réussite professionnelle, des amitiés solides, etc., puis enfin l’écrin à tout cela, c’est-à-dire la présence de Dieu.

 

Pour répondre à cette question, le travail est une voie évidente, ma pierre à l’édifice. Dans la Genèse, le travail matérialisé par le soin de la terre a été demandé à Adam avant même la Chute. L’Eden n’est donc pas le lieu du prélassement, mais celui d’un travail heureux que Dieu a voulu pour l’Homme. Comment vais-je vivre cet Eden dans mon travail ici-bas ? J’ai longtemps vécu dans la crainte que « Dieu me demande » de rendre ce que j’avais reçu dans un engagement humanitaire, loin de la vie que je menais. C’est, entre autres, grâce à cet exemple de l’Eden que j’ai compris qu’Il n’appelle pas sous la contrainte mais dans la liberté.

 

Aujourd’hui, j’effectue mon stage dans une grande entreprise, puis je partirai en thèse. Mes recherches seront axées sur l’environnement. Je redoute parfois le regard des autres et celui de Dieu pour ce qui viendra ensuite : et si je choisissais « mal » mon entreprise ? Contribuera-t-elle vraiment à quelque chose de Bon ? Il est parfois difficile de le savoir, en particulier dans les grandes entreprises. Cependant, je peux toujours faire de mon travail quelque chose de Bon autant que cela dépend de moi ; le reste, je le mets entre Ses mains. 

 

Enfin, c’est aussi dans mes relations au travail que je pourrai répondre, à ma mesure, aux besoins spirituels de ceux qui m’entourent. Sur mon campus, j’ai été frappée par la « soif d’autre chose » de mes amis étudiants qui n’avaient pas la foi : « Dieu a mis l’éternité dans le cœur de l’homme » nous rappelle avec sagesse l’Ecclésiaste (3,11). Je pense que les chrétiens d’aujourd’hui, en particulier les scientifiques, devraient se former théologiquement pour faire face aux questions de ceux qui cherchent.

 

Dans la quête du sens à donner au travail, le MCC, comme mon aumônerie étudiante à l’époque, s’impose comme un lieu privilégié. Au-delà de la recherche intellectuelle, c’est aussi un lieu où j’espère vivre la simplicité chrétienne dans des actes élémentaires comme laver la vaisselle en commun, à la manière des premières communautés. Un tel lieu m’aiderait à garder mon ancrage dans la foi, à chercher Jésus au quotidien et le Bien en tout homme. 

 

Kennie C.